J'ai assisté, juste avant les fêtes de Noël, à l'Opéra Bastille, à une représentation de Rigoletto de Verdi, dans la production de Claus Guth, débutée en avril 2016, qui offre une nouvelle perspective, à mon avis discutable, sur l’œuvre de Verdi.
Claus Guth, metteur en scène |
Cette mise en scène nous a proposé une vision glacée, qui a peiné à susciter l'émotion, malgré la qualité musicale de l'orchestre (Dirigé par Domingo Hindoyan) et des interprètes: Roman Burdenko (Rigoletto), Henri Bernard Guizirian (Double de Rigoletto), Rosa Feola (Gilda), Liparit Avetisyan (Le Duc de Mantoue).
Roman Burdenko |
Rosa Feola |
Claus Guth a choisi un décor en forme de gigantesque boite en carton symbolisant les souvenirs et la malédiction qui pèse sur le personnage principal, Rigoletto, représenté comme un clochard tourmenté par son passé et pétri de remords, qui revit la mort de sa fille à laquelle il a contribué bien involontairement.
Le choix scénographique à mon avis regrettable est celui de l'inclusion de vidéos candides (c'est très à la mode en ce moment...).
L'opéra est un long flash-back où Rigoletto revit les tragédies de sa vie à travers une petite boite en carton qui contient ses souvenirs, en particulier la robe ensanglantée de Gilda.
On retrouve bien, tout au long de cet opéra, les thèmes du patriarcat, de la superficialité de la noblesse, de la tragédie de la malédiction.
J'ai trouvé que les choix de mise en scène lors de l'enlèvement de Gilda étaient plus que confus, ainsi que celui de représenter Gilda à trois âges de sa vie par trois ballerines, inutile.
Personnage paradoxal, Rigoletto est à la fois un bouffon difforme, servant le Duc de Mantoue dans ses opérations de séduction, et l'incarnation de l'amour paternel à l'égard de sa fille Gilda.
C'est un opéra magnifique, que j'ai (plus ou moins) apprécié dans différentes mises en scènes : une, anachronique, au Met de New-York, qui se déroule à Las Vegas ! (ici), une magnifique à l'Opernhaus de Zürich (ici), et celle que j'ai de loin préférée, splendide, au Gran Teatre del Liceu, à Barcelone (ici).
A l'Opéra Bastille, le public a applaudi chaleureusement les artistes et cette matinée a fait ... carton plein.
La scène finale |
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