Le 4 décembre 2017, Donald Trump avait décidé de s'attaquer à deux "National Monuments" situés en Utah : il souhaitait réduire de façon significative le "Bears Ears National Monument" de 85% et le "Grand Staircase-Escalente National Monument" de 45%.
Ces "Monuments" sont situés sur les territoires des Peuples Navajos, Hopis, Ute et Zuni.
Bears Ears National Monument |
Grand Staircase-Escalente National Monument |
L'opération avait pour but d'ouvrir ces territoires à l'exploitation des hydrocarbures, du charbon et de l'uranium, laissant ainsi 100 000 sites archéologiques sans protection.
A gauche les ressources en charbon de Grand Staircase (en gris) et en uranium de Bears Ears (bleu) ainsi qu'en pétrole (noir) |
Le caractère politique de cette opération n'a échappé à personne : le "Bears Ears National Monument " a en effet été créé en décembre 2016 par Barack Obama et le "Grand Staircase National Monument"par Bill Clinton en 1996.
Trump signe, en décembre 2017, la proclamation réduisant la taille des "National Monuments" |
Donald Trump trouve que ses prédécesseurs ont étés "trop généreux" vis à vis des amérindiens ... Trop de surfaces ne permettent pas, à ses yeux, de nouveaux forages, l'exploitation de l'uranium, celle des énergies fossiles, pétrole et charbon, ou la construction de complexes hôteliers.
Cette décision semble avoir été prise avec l'accord des responsables Mormons de Salt Lake City, qui, eux, affirment leur "droit divin" sur les territoires de l'Utah, aux dépends des droits des amérindiens, ... une fois de plus.
Voir ci dessous un aperçu de la beauté de ces sites menacés.
Bears Ears National Monument :
Bears Ears National Monument |
Ce Parc s'étendait sur 5500 km2 dans le sud-est de l'Utah (Comté de San Juan). Il abrite de nombreux canyons.
Les indiens Anasazi y ont laissé de nombreuses traces de leur présence.
Suite à cette décision, de nombreuses voix se sont élevées, dont celles des tribus amérindiennes et celles de défenseurs de l'environnement pour dénoncer l'exploitation pétrolière et minière des zones retirées et des effets néfastes sur les trésors géologiques et archéologiques, dont des sites rupestres datant de plus de 5000 ans.
Dix organisations de protection de l'environnement ont porté plainte devant un tribunal fédéral, dénonçant une proclamation illégale de Trump.
La Nation Navajo ainsi que d'autres tribus devaient porter plainte contre l'administration Trump.
Ici, Grand Staircase-Escalente National Monument :
Grand Staircase-Escalente National Monument |
Zebra Slot |
Ce "Monument" de plus de 7600 km2 protège une immense zone presque vierge au sud de l'Utah, à la limite de l'Arizona.
Il n'y a pas vraiment d'unité géographique et les paysages qui le composent sont très différents d'une région à l'autre : falaises multicolores, mesas, canyons,...
Le sud est riche en hoodoos, comme Bryce Canyon. On y trouve des fossiles et des empreintes de pas de dinosaures.
Ces sites sont considérés comme sacrés par les tribus nord amérindiennes locales, et ceci, Donald Trump n'en a vraiment rien à faire ...
... Or, une loi de 1906 donne au Président des Etats-Unis toutes latitude pour "protéger des sites historiques" situés sur des terres fédérales, mais le Président actuel s'assoit sur la réglementation de son propre pays.
Trump continue désormais ses attaques en proposant un "Plan de Gestion" controversé de ce qui reste de ces deux "National Monuments".
Ce Plan prévoit le déracinement d'arbres, la mise en place de lignes électriques et l'installation de ranchs et de bétail sur les zones encore "préservées", soit disant pour les "protéger".
Les représentants des amérindiens ont déclaré qu'agir ainsi, c'était comme" jeter du sel sur les plaies ouvertes" de dizaines de milliers d'amérindiens qui luttent depuis des décennies pour préserver ces sites magnifiques, ou c'était comme "assister au cambriolage de la maison de ses ancêtres".
Des centaines de milliers d'américains se sont manifestés contre ces projets et leurs réclamations ont été aussitôt rejetées par le gouvernement Trump comme provenant de "militants environnementaux", donc sans valeur...
L'histoire se répète, et déjà à Standing Rock, North Dakota, au printemps 2016 :
A suivre !
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