vendredi 27 septembre 2019

A Calgary, Canada, au Glenbow Museum : Portraits de femmes par des femmes



En juillet dernier, nous étions à Calgary, en Alberta (Canada).

La province de l'Alberta

La capitale de l'Alberta est Edmonton mais la plus grande ville est Calgary, centre de l'industrie pétrolière du Canada (1 400 000 hts).

La province compte 4 millions d'habitants et son économie est basée essentiellement sur l'agriculture, l'élevage, les hydrocarbures, les industries pétrochimiques et la technologie de pointe.

L'Alberta fournit d'ailleurs 70% du pétrole et du gaz du Canada.

L'identité de la province repose sur le folklore rural : western, musique country, cow-boys et rodéos, dont le fameux "Stampede" de Calgary ("Le plus grand spectacle en extérieur du monde" : 1 300 000 personnes sur 10j en juillet).

Ce n'est pas pour rien que l'on surnomme Calgary : "Cowtown" (La ville des vaches).

Le Stampede ... en 1912

Nous avons choisi d'arriver à Calgary après cette manifestation monstre pour vivre une expérience plus intimiste : nous avons en effet visité le magnifique Glenbow Museum, situé en face de la fameuse Tour de Calgary.

Ce musée a été créé en 1966 par le philanthrope Eric Harvie, avocat, pétrolier canadien, et amateur d'art éclairé, en collaboration avec le Gouvernement de l'Alberta.

Eric Harvie fit don au Musée de sa vaste collection.



Eric Hervie
(1892-1975)

Le Glenbow Museum est le plus grand musée de l'Ouest canadien : ses collections d'oeuvres d'art comprennent plus de 26000 oeuvres d'art canadiennes anciennes et contemporaines d'artistes de l'Alberta mais aussi de bien d'autres.

Le Glenbow Museum
et la Tour de Calgary

La vie et les coutumes des peuples des Premières Nations se dévoilent aux visiteurs au travers de splendides et passionnantes expositions : on pourrait y passer des journées entières sans se lasser!

Augustus Frederik Lafosse Kenderdine
(Canadien 1870-1947)
"Automne dans le Nord Saskatchewan"

A noter également une collection minéralogique de près de 30000 pièces plus époustouflantes les unes que les autres.

Ammonite en ammolite :
une pièce extrêmement rare

On peut également y visiter des expositions temporaires comme celle que nous avons admirée : 
" Ladylikeness : Historical portraits of Women by Women " (8 mars 2019-5 janvier 2020) : voir ici.

Au XVIII° et XIX° siècles, les femmes n'avaient pas accès aux écoles d'art (on y étudiait souvent les nus masculins).

Petit à petit, les jeunes filles des classes aisées ont pu apprendre les rudiments du dessin et de la peinture, mais il s'agissait seulement pour elles de pouvoir briller en société, sans plus.

Cependant quelques femmes ont défié les interdits, remportant un succès certain, en tant qu'amateurs ou professionnelles, en particulier dans le domaine du portrait féminin.

De cette exposition passionnante, j'ai retenu les trois artistes suivantes : Angelica Kauffman (1740-1807), Lady Caroline Bucknall Escourt (1809-1886),  et Dorothy Stevens (1886-1966).

Angelica Kauffman (Suisse) compte parmi les femmes artistes les plus célèbres et les plus couronnées de succès.
Elle développa sa carrière professionnelle en Angleterre, devenant membre fondatrice de la Royal Academy of Arts.

Femme en vêtement Inuit du Labrador
Cette image remarquable a probablement été commandée pour enrichir la collection d'un important naturaliste britannique.

Ce tableau est une représentation étonnement exacte des premiers vêtements du Labrador.

Des commandes comme celle-ci ont aidé Angelica Kauffman à s'établir en Angleterre comme peintre de sujets sérieux (c'est-à-dire typiquement masculins).

Lady Caroline Bucknall Escourt (Britannique), une talentueuse artiste amateur,  tient un carnet de croquis pour consigner ses expériences alors que son mari, un officier de l'armée britannique est cantonné à Lundy's Lane, près de Niagara Falls au Canada.

La bonne dame de couleur ...
1838



Le titre de cette aquarelle est : "La bonne dame de couleur qui habitait près de chez nous à Lundy's Lane et qui avait emmené un homme noir malade pour le soigner lorsqu'il a été chassé de son logement parce qu'il ne pouvait payer son loyer".

Dans son inscription sur cette magnifique aquarelle, l'artiste décrit le modèle comme une "grande amie", par contre, elle reste anonyme, identifiée autant par sa race que par son acte de charité.

Cette "bonne dame" était sans doute une réfugiée ayant fui l'esclavage aux Etats Unis.

La loi pour l'abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques a reçu la sanction royale en 1833.

Dorothy Stevens (Canadienne), après une formation à la Slade School of Arts de Londres, entreprit une brillante carrière de peintre-portraitiste, en représentant des femmes de son quartier huppé de Toronto.

Mme John Baird Laidlaw
philanthrope, militante et bienfaitrice des arts
1930

Le grand renom de Dorothy Stevens repose sur des portraits comme celui-ci.

Sa riche cliente est représentée ici de façon terre à terre, un peu comme si on l'avait surprise à jardiner ou à changer les fleurs dans le hall d'entrée.

La visite du Glenbow Museum de Calgary a été pour nous une entrée en matières formidable, qui augurait fort bien de notre long périple dans l'Ouest canadien.



vendredi 20 septembre 2019

L'Ile de Vancouver : sur la côte Pacifique


Visiter et séjourner sur l'Ile de Vancouver, en face de Vancouver, en Colombie Britannique, est une expérience riche de découvertes, et tout particulièrement sa côte Pacifique.

L'Ile de Vancouver

Nous sommes arrivés à Nanaimo, depuis Whistler, Squamish, et Horseshoe Bay, par le traversier (le ferry) qui, en 2 heures, par le "Strait of Georgia" nous a offert des points de vues magiques sur les iles (Bowen Island, Gabriola Island,...), et donné l'occasion de croiser des remorqueurs d'immenses trains de bois flotté.

Nous avons fait une halte à Parksville, petite ville sympathique donnant sur le Détroit de Géorgie, avant de partir le lendemain vers Ucluelet et Tofino tout à fait à l'ouest, par 170 km de petites routes exposées aux traversées d'animaux plus ou moins gros.

En effet, l'Ile de Vancouver n'est pas surnommée pour rien "l'Ile aux ours" : sur un territoire grand comme le Benelux, on en compte pas moins de 12 000!

Parksville le soir...


A marée basse, le lendemain matin

Tout d'abord, sur la côte ouest,  il y a la nature, si particulière sur cette extrême avancée sur le  Pacifique canadien, avec la présence d'une splendide rain forest (forêt pluviale tempérée), parcourue de sentiers de randonnée nous offrant des échappées sur les petites plages désertes et l'Océan.

La rain forest




La côte y est très découpée, ce qui rend ici aussi l'utilisation des petits hydravions indispensable.

Navigation et amerrissage à vue,
selon la météo

Et quand on dit humide, on dit bien humide : un crachin permanent, plus ou moins intense, du vent, des vagues et des embruns. Et tout cela nous donne une ambiance que j'apprécie fort, même si je ne vivrais pas ici toute l'année (et nous étions en été!).


A noter sur la côte ouest de l'ile le "Pacific Rim National Park" (511 km2), qui est un endroit de prédilection pour l'observation des baleines et des orques. Voir ici.

le Pacific Rim National Park
(en vert sur la côte)

Il y a bien entendu les habitants, les amérindiens, ceux des "First Nations" dont la présence est plus qu'actuelle, de par leur histoire, leur mode de vie et leurs créations artistiques absolument étonnantes : les TLA-O-QUI-AHT, les HUU-AY-AHT, les DITID-AHT (ou Nitinaht), les PACHEED-AHT, qui ont depuis toujours vécu sur cette côte ouest.

Tla-O-Qui-Aht
First Nations









Il ya aussi les artistes canadiens, telle Emily Carr, l'une des artistes les plus connues au Canada, qui sont venus chercher et trouver l'inspiration dans ces lieux magnifiques.

Je reviendrai sur l'oeuvre originale d'Emily Carr.

Emily Carr à 30 ans
(1871-1945)

Il y avait très peu de touristes dans ces lieux reculés de l'extrême ouest du Canada.

Une ambiance unique, propice à la rencontre de créatures venues d'un autre monde...


A Ucluelet
(Façade d'une boutique d'articles de pêche)



vendredi 13 septembre 2019

La ville de Vancouver vue du ciel : magnifique !


Eh oui, les bonnes choses ont une fin et les vacances aussi!

Notre beau et long périple en autonome dans l'Ouest canadien, des Rocheuses au Pacifique (Alberta et Colombie Britannique) n'est pas un lointain souvenir, mais un souvenir encore bien vivant.

A l'ouest : Alberta et Colombie Britannique

Après avoir pas mal bourlingué dans l'Ouest des USA, et apprécié le Glacier National Park (Montana) et le Rocky Mountain National Park (Colorado), nous voulions aller voir de l'autre côté de la frontière, toujours plus au Nord, du côté des Montagnes Rocheuses canadiennes.

Bien entendu, ce n'est pas la porte d'à côté : une fois rendus à Montréal, il nous reste encore plus de 3000 km pour aller à Calgary...

Un seul mot : magnifique!!

Les grandes lignes de notre périple

Justement, partons de la fin : avant notre départ de Vancouver, nous nous sommes offerts un splendide survol de la ville en hydravion.

Rien d'original à cela, en fait, car à Vancouver on prend l'hydravion comme on prend un taxi.



Le bruit des hydravions est permanent...
Mais quand même : dépaysement et beauté garantis lors d'un survol de 45 minutes dans un tout petit coucou (5 places).

Embarquement : mal de mer avant le mal de l'air?
Même pas


5 passagers prêts à toutes les découvertes ...

... et une jeune pilote fort sympathique.

Vancouver est une cité portuaire du Pacifique. Avec plus de 630 000 habitants, elle est la 8° plus grande municipalité canadienne.

Son agglomération de 2 500 000 habitants est la 3° aire urbaine du pays, et la plus peuplée de l'Ouest canadien.

Downtown et les Rocheuses

C'est une ville passionnante et cosmopolite : en effet, 52% des résidents ont une autre langue que l'anglais comme langue maternelle.

Son port naturel est devenu un maillon essentiel entre la côte Est du Canada, l'Orient et l'Europe.

Le port de Vancouver

Les activités principales de Vancouver sont l'exploitation forestière, le tourisme et la production cinématographique (Vancouver est surnommée Hollywood North).

Vancouver est un centre urbain entouré de nature, de montagnes. et de forêts.
Les parcs arborés sont nombreux en ville, dont l'immense Parc Stanley.

Le Parc Stanley et ses totems amérindiens

Les petits lacs y sont nombreux, les bras de mer et les fjords pénètrent profondément dans la ville, ce qui explique l'utilisation de l'hydravion.


L'eau est partout dans le Grand Vancouver.

C'est l'une des cinq meilleures villes au monde pour sa qualité de vie.

Vancouver a d'ailleurs l'ambition de devenir la ville la plus verte du monde d'ici 2020 : c'est demain, et en effet la ville est en bonne voie de le devenir (Voir ici)

Vancouver ville verte

Elle accueille régulièrement de grandes manifestations internationales : souvenez vous des Jeux Olympiques d'hiver en 2010!


Vancouver forme avec l'Ile de Vancouver (Sa capitale Victoria est la capitale de la Colombie Britannique) un ensemble absolument étonnant et magnifique qui mérite tout à fait d'être contemplé du ciel.

Voici quelques vues de Vancouver au décollage et depuis le ciel (ces petits hydravions grimpent très vite et on n'a pas le temps de s'en apercevoir qu'on est déjà bien haut).

Départ de Coal Harbor



La noria des porte-containers

Downtown et le Convention Center à droite

Stanley Park


Déjà les montagnes et les lacs

Les névés ne sont pas loin

Plongée vers le Pacifique et les iles


Vue sur les Montagnes Rocheuses canadiennes de l'Alberta

Un lac de montagne


Activités industrielles du port

Un magnifique panorama, un point de vue exceptionnel sur Vancouver et ses environs et un sympathique point d'orgue à notre périple dans le "Far-Ouest" canadien!

Totems (Parc Stanley)