lundi 30 juillet 2018

A Bergame : hommage à Gaetano Donizetti


Lors de notre séjour récent en Lombardie, nous avons passé une journée à Bergame (A une heure de train de Milan).


Bergame est une merveille pour son histoire, sa culture, sa vieille ville accrochée sur sa colline, avec ses murailles vénitiennes. 

La Piazza Vecchia, le choeur de
la Citta Alta

Pour les amateurs d'opéra, c'est la ville de Donizetti, l'un des cinq grands compositeurs d'opéras au monde.

Gaetano Donizetti (né à Bergame en 1797,
décédé à 50 ans en 1848 à Bergame)

Donizetti fut l'un des compositeurs le plus prolifique de son temps : en une trentaine d'années de production musicale, il aura composé 70 opéras et d'incalculables partitions de musiques diverses, pour piano, orgue et de la musique de chambre : 13 symphonies, 18 quatuors, 28 cantates, 115 compositions religieuses,...dont un Requiem en 1835 pour la mort de son ami Bellini.

A Bergame, des petits jaloux s'amusèrent à le surnommer Dozinetti, la douzaine, chiffre par lequel on disait qu'il livrait ses oeuvres...

On peut citer les plus connues : Lucia di Lamermoor, L'Elixir d'Amour, La Fille du Régiment, Roberto Devereux, Don Pasquale, Anna Bolena, Maria Stuarda, ... toutes oeuvres auxquelles nous avons grand plaisir à assister à nouveau dès que l'occasion nous en est donnée.

Il s'agit soit d'oeuvres tragiques et émouvantes, où la mort et la folie rôdent ou d'opéras bouffes légers et magnifiques, où  règne le bel canto.


Donizetti ne cesse de voyager : Paris, Naples, Rome, Milan, Bologne, ... et Vienne où il est nommé Maitre de Chapelle de la Cour en 1842.

C'est là qu'il commence à ressentir les atteintes de la syphillis : il sombre peu à peu dans la folie, lui qui l'avait si souvent mise en scène dans ses oeuvres.

Donizetti repose dans la nef centrale de la magnifique Basilique Santa Maria Maggiore, non loin de son Maitre Simon Mayr.

Santa Maria Maggiore
à Bergame



Magnifiques marqueteries dans le choeur

Tombeau de Donizetti



Ecoutez!
Joyce DiDonato chante Maria Stuarda : ici.
Natalie Dessay chante Lucia di Lamermoor (La scène de la folie) : ici.
Anna Netrebko chante Don Pasquale : ici.

Voir mes recensions sur ce blog : Roberto Devereux (ici), L'Elixir d'Amour (ici), Anne Boleyn (ici),  Lucia di Lamermoor (ici),  Don Pasquale (ici).


samedi 28 juillet 2018

Les Missions espagnoles de Californie : évangélisation et conquête



En circulant en Californie, il est impossible de ne pas aller visiter l'une ou l'autre des 21 Missions espagnoles implantées le long de la côte sud-ouest.


Mission San Luis Rey de Francia
fondée en 1798
3000 amérindiens y vivaient au service des religieux


Ces Missions étaient en fait des avant postes religieux établis par les dominicains, les jésuites et essentiellement les franciscains espagnols de 1769 à 1823, avec l'aide d'escortes militaires.


Missionnaires franciscains en Californie
Ils étaient vétus de robes grises

Le but de la création de ces Missions était non seulement de répandre la religion chrétienne parmi les amérindiens locaux, mais aussi de donner par tous les moyens de nouvelles terres à l'Espagne.

Ces Missions religieuses avaient donc pour but de faciliter la colonisation des territoires de Californie.

Il s'agissait à l'époque de l'Alta California (l'Etat de Californie actuel des USA)  et de la Baja California (la péninsule mexicaine de Basse Californie).

Dans l'Etat de Californie, elles sont établies le long du Camino Real (en l'honneur du Roi Charles III), qui correspond à peu près à la Route 101 des USA.


Certaines Missions sont sensiblement dans le même état qu'il y a 200 ans, mais certaines ont du être reconstruites, suite aux incendies et aux tremblements de terre successifs.


Santa Barbara Mission




Chacune de ces 21 missions devait pouvoir se suffire à elle-même.

Pour ce faire, les religieux avaient impérativement besoin de l'aide de colons, mais surtout du travail des amérindiens forcés à se convertir, pour les constructions, la culture des terres, l'élevage du bétail et les travaux d'entretien journaliers.

Les Chumash en particulier, qui vivaient paisiblement, en gros, de Malibu à Monterey.

L'arrivée d'un groupe de missionnaires franciscains dirigés par Junipero Serra va sonner le glas de leur indépendance.

Missionnaires franciscains et
indiens Chumash
En 1772, Junipero Serra fonde la première Mission en territoire Chumash : San Luis Obispo de Tolosa.
Il sera canonisé par le Pape François en 2015.


Pourquoi des milliers d'indiens se soumettent-ils à quelques moines et à quelques dizaines de soldats répartis sur 900 km ?
Les espagnols auraient pu être massacrés en quelques jours...

Au contraire, curieux et impressionnés, les Chumash accueillent les missionnaires espagnols et les aident  à s'installer... mais dès qu'un indien est baptisé, les missionnaires considèrent qu'il appartient à la Mission et ceux qui s'en vont sont châtiés et flagellés.

Les missionnaires ont concentré les amérindiens  dans des camps (appelés "reducciones"), modifiant ainsi volontairement leurs modes de vie traditionnels, et les coupant de leurs racines ancestrales.

Il leur était ainsi plus facile d'évangéliser, de "civiliser" et de contrôler les populations locales en leur imposant un style de vie espagnol.

Entre 1827 et 1833, la sécularisation des Missions rend les indiens à la "vie civile".

Les terres qui leur sont alors réparties sont volées pour la plupart par les propriétaires d'haciendas.

La malaria décime les populations amérindiennes.

En 1848, Kearny et Frémont conquièrent la Californie.

Stephen Kearny
John Charles Frémont

 L'année suivante commence la ruée vers l'or : 50 000 indiens de Californie seront massacrés en deux ans !

Sceau de la réserve de Santa Ynez, dans le Comté de Santa Barbara,
 créée en 1901 : 50 ha et 200 membres actuellement.

mardi 3 juillet 2018

Blog en pause


Blog en pause estivale!
Qui plus est mon ordi vient lui aussi de prendre
des vacances...
Bon mois de juillet!