En juillet dernier, nous étions à Calgary, en Alberta (Canada).
La province de l'Alberta |
La capitale de l'Alberta est Edmonton mais la plus grande ville est Calgary, centre de l'industrie pétrolière du Canada (1 400 000 hts).
La province compte 4 millions d'habitants et son économie est basée essentiellement sur l'agriculture, l'élevage, les hydrocarbures, les industries pétrochimiques et la technologie de pointe.
L'Alberta fournit d'ailleurs 70% du pétrole et du gaz du Canada.
L'identité de la province repose sur le folklore rural : western, musique country, cow-boys et rodéos, dont le fameux "Stampede" de Calgary ("Le plus grand spectacle en extérieur du monde" : 1 300 000 personnes sur 10j en juillet).
Ce n'est pas pour rien que l'on surnomme Calgary : "Cowtown" (La ville des vaches).
Le Stampede ... en 1912 |
Nous avons choisi d'arriver à Calgary après cette manifestation monstre pour vivre une expérience plus intimiste : nous avons en effet visité le magnifique Glenbow Museum, situé en face de la fameuse Tour de Calgary.
Ce musée a été créé en 1966 par le philanthrope Eric Harvie, avocat, pétrolier canadien, et amateur d'art éclairé, en collaboration avec le Gouvernement de l'Alberta.
Eric Harvie fit don au Musée de sa vaste collection.
Eric Hervie (1892-1975) |
Le Glenbow Museum est le plus grand musée de l'Ouest canadien : ses collections d'oeuvres d'art comprennent plus de 26000 oeuvres d'art canadiennes anciennes et contemporaines d'artistes de l'Alberta mais aussi de bien d'autres.
Le Glenbow Museum et la Tour de Calgary |
La vie et les coutumes des peuples des Premières Nations se dévoilent aux visiteurs au travers de splendides et passionnantes expositions : on pourrait y passer des journées entières sans se lasser!
Augustus Frederik Lafosse Kenderdine (Canadien 1870-1947) "Automne dans le Nord Saskatchewan" |
A noter également une collection minéralogique de près de 30000 pièces plus époustouflantes les unes que les autres.
Ammonite en ammolite : une pièce extrêmement rare |
On peut également y visiter des expositions temporaires comme celle que nous avons admirée :
" Ladylikeness : Historical portraits of Women by Women " (8 mars 2019-5 janvier 2020) : voir ici.
Au XVIII° et XIX° siècles, les femmes n'avaient pas accès aux écoles d'art (on y étudiait souvent les nus masculins).
Petit à petit, les jeunes filles des classes aisées ont pu apprendre les rudiments du dessin et de la peinture, mais il s'agissait seulement pour elles de pouvoir briller en société, sans plus.
Cependant quelques femmes ont défié les interdits, remportant un succès certain, en tant qu'amateurs ou professionnelles, en particulier dans le domaine du portrait féminin.
De cette exposition passionnante, j'ai retenu les trois artistes suivantes : Angelica Kauffman (1740-1807), Lady Caroline Bucknall Escourt (1809-1886), et Dorothy Stevens (1886-1966).
Angelica Kauffman (Suisse) compte parmi les femmes artistes les plus célèbres et les plus couronnées de succès.
Elle développa sa carrière professionnelle en Angleterre, devenant membre fondatrice de la Royal Academy of Arts.
Femme en vêtement Inuit du Labrador |
Ce tableau est une représentation étonnement exacte des premiers vêtements du Labrador.
Des commandes comme celle-ci ont aidé Angelica Kauffman à s'établir en Angleterre comme peintre de sujets sérieux (c'est-à-dire typiquement masculins).
Lady Caroline Bucknall Escourt (Britannique), une talentueuse artiste amateur, tient un carnet de croquis pour consigner ses expériences alors que son mari, un officier de l'armée britannique est cantonné à Lundy's Lane, près de Niagara Falls au Canada.
La bonne dame de couleur ... 1838 |
Le titre de cette aquarelle est : "La bonne dame de couleur qui habitait près de chez nous à Lundy's Lane et qui avait emmené un homme noir malade pour le soigner lorsqu'il a été chassé de son logement parce qu'il ne pouvait payer son loyer".
Dans son inscription sur cette magnifique aquarelle, l'artiste décrit le modèle comme une "grande amie", par contre, elle reste anonyme, identifiée autant par sa race que par son acte de charité.
Cette "bonne dame" était sans doute une réfugiée ayant fui l'esclavage aux Etats Unis.
La loi pour l'abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques a reçu la sanction royale en 1833.
Dorothy Stevens (Canadienne), après une formation à la Slade School of Arts de Londres, entreprit une brillante carrière de peintre-portraitiste, en représentant des femmes de son quartier huppé de Toronto.
Mme John Baird Laidlaw philanthrope, militante et bienfaitrice des arts 1930 |
Le grand renom de Dorothy Stevens repose sur des portraits comme celui-ci.
Sa riche cliente est représentée ici de façon terre à terre, un peu comme si on l'avait surprise à jardiner ou à changer les fleurs dans le hall d'entrée.
La visite du Glenbow Museum de Calgary a été pour nous une entrée en matières formidable, qui augurait fort bien de notre long périple dans l'Ouest canadien.
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