Le Musée Unterlinden de Colmar nous propose en ce moment une belle exposition sur le photographe Adolphe Braun et sa société, la Maison Braun et Cie, à une époque historiquement et techniquement passionnante : celle de l'essor de la reproduction photographique d'oeuvres d'art (jusqu'au 14 mai 2018).
Adolphe Braun est né en 1812 à Besançon et mort à Dornarch, près de Mulhouse, en 1877, à 65 ans.
Adolphe Braun en 1860 |
Après s'être perfectionné dans le dessin et avoir créé en 1834 un atelier de dessin d'industrie, à Paris, il crée en 1847 un nouvel atelier à Dornarch, qui emploie jusqu'à 40 personnes en 1855.
En 1854, Braun présente à l'Académie des Sciences une collection de Fleurs photographiées destinée aux dessinateurs industriels, qui remporte un grand succès à l'Exposition Universelle de 1855.
Il propose alors l'Alsace photographiée (1858-1859), qui lui vaut le titre de Photographe de Sa Majesté l'Empereur.
Alsacienne |
L'Alsace et la Lorraine |
Château du Girsberg |
Il met au point, et développe, avec son frère, son fils, et d'autres photographes tels que J. C. Marmant, des techniques de vues stéréoscopiques, de tirages au collodion et surtout de tirages au charbon selon le procédé de J. W. Swan.
Voir ici des informations sur le tirage au charbon.
Ce procédé, difficile et coûteux donne des résultats d'une finesse exceptionnelle et surtout, les tirages sont inaltérables.
Exemple de vue stéréoscopique |
Il photographie dessins, statues, bas-reliefs, peintures, monuments, ruines, animaux, paysages de Suisse et d'Egypte, etc,...
Il entreprend de reproduire par la photographie les dessins des plus importantes collections privées et publiques d'Europe, et ces reproductions deviennent le fer de lance de la Maison Braun.
La reproduction photographique d'oeuvres d'art, qui était au début une expérimentation, devint rapidement une spécialisation, de nouveaux marchés s'étant créés.
Les sociétés d'impression photographique se multiplièrent et s'industrialisèrent à la fin du XIX° siècle, au gré des progrès et des inventions techniques.
La reproduction photographique d'oeuvres d'art permit ainsi d'ouvrir l'accès aux oeuvres d'art à un public de plus en plus vaste.
Voir à ce sujet les textes du philosophe Walter Benjamin parus chez Folio Essais:
Dans Oeuvres II, p 295, le texte intitulé Petite histoire de la Photographie, et surtout, dans Oeuvres III, p 269, L'oeuvre d'Art à l'époque de sa reproductibilité technique.
Walter Benjamin (1892-1940) vers 1928 |
2 commentaires:
J'ai été très intéressé par ton excellent article ...Autrefois Il y avait dans le quartier de l'Opéra un magasin Braun (je ne sais s'il existe encore) qui proposait (c'était onéreux) de magnifiques reproductions sur toile de peintures (j'avais acquis un "Picasso" que j'ai toujours)
Excellente journée sous la neige;
Amitiés de JC
La Maison Braun & Cie a eu en son temps, à la fin du XIX° une adresse 1 rue Auber puis 3 Bld des Capucines.
Je ne sais pas si cela correspond à l'adresse à laquelle tu fais référence...
Pas de neige en Alsace...pour le moment (car elle arrive) mais du froid relatif (-7° la nuit) et le redoux bientôt.
Très bonne journée,
Amitié
JPS
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