mardi 21 février 2023

A Colmar, Gaëlle Chotard : "Dérives et Surgissements"

 

A Colmar, à l'Espace d'Art Contemporain André Malraux, se tient, du 21 Janvier au 12 Mars 2013, une exposition des oeuvres et créations de Gaëlle Chotard, intitulée " Dérives et Surgissements".

Gaëlle Chotard

Nous pouvons admirer des formes métalliques patiemment tissées par l'artiste, à la fois organiques, sensuelles, voire inquiétantes.



Ces formes s'étirent dans toutes les directions et certaines sont fichées méticuleusement dans les murs de la salle d'exposition.



Gaëlle Chotard joue avec la lumière et les ombres, offre à notre regard des effets de texture et de profondeur.



Le résultat de ces créations est plutôt déconcertant, et l'utilisation de fils métalliques tissés, et de cordes de piano produit des oeuvres à la fois simples et complexes, fragiles et résistantes.


Ces étranges sculptures s'enroulent dans l'espace de manière fluide, entre tensions et relâchements.

On ne peut s'empêcher d'y voir des allusions à la fois à des univers organiques microscopiques et à des nébuleuses géantes.



Cet équilibre dans les créations de Gaëlle Chotard est précaire et vertigineux : entre l'interne et l'externe, entre conscient et inconscient ou encore entre folie et méthode.


L'artiste, née en 1973 à Montpellier, vit et travaille à Paris.

Voir ici pour un aperçu d'autres oeuvres.

vendredi 17 février 2023

Opéra : ce que pense l'Intelligence Artificielle "Chat GPT" d'Elektra de Strauss et Patrice Chéreau donné au Met !?

 Voici ce que répond Chat GPT, le logiciel d'Intelligence artificielle une seconde après lui avoir posé la question de savoir quelle était son analyse de l'Elektra de Strauss et Patrice Chéreau donné au Met à New York...Il fallait bien tenter l'expérience !



L'opéra "Elektra" de Strauss mis en scène par Patrice Chéreau au Metropolitan Opera de New York est une production remarquable et puissante qui a conquis les critiques et le public.

La mise en scène de Chéreau est sombre, intense et dramatique, mettant l'accent sur l'aspect psychologique des personnages plutôt que sur des éléments de décor spectaculaires. Les costumes, également conçus par Chéreau, sont simples et élégants, reflétant l'atmosphère de deuil et de tragédie qui règne dans l'opéra.

Les performances vocales sont exceptionnelles, avec une distribution de premier plan dirigée par la soprano allemande Nina Stemme, qui incarne une Elektra tourmentée et déterminée avec une intensité vocale et émotionnelle remarquable. Les autres membres de la distribution, notamment Adrianne Pieczonka en Chrysothémis, Waltraud Meier en Clytemnestre et Eric Owens en Oreste, offrent des performances tout aussi impressionnantes.

La direction musicale de Esa-Pekka Salonen est à la fois subtile et intense, mettant en valeur les nuances de la partition de Strauss et soutenant parfaitement les performances des chanteurs.

Dans l'ensemble, cette production d'"Elektra" est une expérience théâtrale et musicale captivante et émouvante, qui restera sans aucun doute dans les mémoires des spectateurs.


... Réponse non retouchée! ...

Opéra : Elektra de Richard Strauss et Patrice Chéreau au MET

 

Nous avons pu (enfin) visionner la retransmission d'Elektra de Richard Strauss (ici), enregistré le 30 Avril 2016 au MET à New-York et diffusé sur Mezzo Live le 5 Février 2023.

Richard Strauss
1864-1949

J'ai été encouragé en cela par la belle note de mon ami blogueur JCMemo : voir ici.

Elektra sera également diffusé sur Mezzo Live (pour les horaires raisonnables) les  2, 3 et 18 Mars.

Elektra a été créé en 2013 au Festival d'Aix en Provence par Patrice Chéreau, 3 mois avant sa mort et repris en 2016 au MET.

La mise en scène de Patrice Chéreau (ici) est l'éblouissant testament esthétique d'un visionnaire.

Patrice Chéreau
1944-2013

Chéreau savait que l'opéra peut être le lieu d'une rencontre miraculeuse entre le théâtre et la musique quand leurs forces sont associées à parts et niveaux égaux et que le résultat est davantage que l'addition de l'excellence de ses parties, et c'est le cas ici, absolument!

Electre (Nina Stemm )

J'avoue avoir été à priori plutôt rebuté par le thème sombre et volcanique développé par Richard Strauss dans son Elektra (1906-1908), à partir du livret de l'écrivain autrichien Hugo von Hofmannsthal: ici.

Hugo von Hofmannstahl
1874-1929

Le sombre et antique sujet en est le suivant : 

"De retour chez lui après la Guerre de Troie, Agamemnon, roi de Mycènes et d'Argos, est assassiné par son épouse Clytemnestre et l'amant de celle-ci Egisthe.

Sa fille Electre, inconsolable, réclame justice, , suspendue à l'espoir du retour d'Oreste, son frère, le bras armé de sa vengeance."

Electre (Nina Stemme) et
Clytemnestre (Waltraud Meier)

Mais je me suis laissé entraîner par le déroulement fascinant et terrible de ce drame antique, mis en valeur par le décor dépouillé de Richard Peduzzi.

Electre (Nina Stemm)

Et surtout, les personnages ont acquis, sous le regard sensible de Patrice Chéreau, une profondeur dramatique exceptionnelle.

Chéreau disait de cet opéra "qu'on pouvait y lire comme la description des ravages d'une fidélité mortifère et l'aile noire de la dépression".

Il a livré de cet opéra une lecture crépusculaire d'une force, d'une violence, d'une justesse et d'une beauté exceptionnelles.

Nina Stemm, dans le rôle titre, est absolument extraordinaire.



Waltraud Meier (Mezzo-soprano) interprète avec brio et charisme une Clytemnestre, qui, selon elle "n'est pas une folle, mais une femme qui accepte son destin".

Eric Owens (basse), que j'étais "habitué" à admirer dans des rôles wagnériens et dans "Porgy and Bess", apporte, par son retour tant attendu par Electre, la touche finale terrifiante à cette (très sombre) histoire de famille.

Electre (Nina Stemm)
et Oreste (Eric Owens)

Après ce spectacle fascinant, on ne peut que rester bouleversé par ce drame crépusculaire et terrifiant, porté par des interprètes exceptionnels et surtout par la mise en scène éblouissante de Patrice Chéreau.

Le chef finlandais Esa-Pekka Salonen dirige l'orchestre et les choeurs du MET de façon magistrale.

Esa-Pekka Salonen

Ecouter Nina Stemm ici.

Ecouter ici Patrice Chéreau parler de son Elektra au Festival d'Aix en Provence 2013.

lundi 6 février 2023

Opéra : Gregory Kunde dans un Fidelio à la portée politique actuelle

 

Opéra unique de Beethoven, Fidelio fut pour lui un manifeste humain autant que musical. Il fut créé à Vienne le 23 mai 1814.

Héritier des Lumières et de la Révolution française, le musicien a mis tout son coeur dans cet hymne au courage et à la liberté face à la tyrannie : ici.

Ludwig van Beethoven
1770-1827

Puissant, passionné, Fidelio est un hymne à l'humanité, sombre et en même temps optimiste et lumineux.

C'est ce chef-d'oeuvre majeur du répertoire lyrique que nous a offert l'Opéra de Nice les 20, 22, 24 et 26 Janvier dernier, dans une mise en scène moderne, prenante et puissante : l'action se déroule dans une prison américaine du XX° siècle.

Le très grand ténor américain Gregory Kunde (qui est également un chef d'orchestre renommé) y incarne  Florestan qui, retenu prisonnier par l'arbitraire, est le symbole de la lutte contre toutes les tyrannies politiques.

Gregory Kunde
Florestan

Gregory Kunde développe d'emblée son extraordinaire voix de ténor : ici.

Ses appuis vocaux forgés dans de grands rôles lyriques se prêtent entièrement au rôle exigeant de Florestan.

Il est aux côtés de la merveilleuse soprano Angélique Boudeville (ici), dans le rôle titre; elle incarne Leonore, qui, déguisée en homme (Fidelio) se fait embaucher à la prison pour tenter de le sauver.

Angélique Boudeville
Fidelio/Leonore

Gregory Kunde et Angélique Boudeville

La dimension artistique est renforcée, avec des caméras visibles sur le plateau, qui retransmettent des images sur 7 écrans mobiles.


L'action se déroule dans un environnement carcéral américain avec le bruit d'ouverture des cellules, des détenus en balade, des gardiens de prison, des grilles,...

La direction musicale de Marko Letonja est absolument magnifique. La mise en scène est de Cyril Teste  et Céline Gaudier : un très grand bravo! Cet opéra, dans cette mise en scène, a été donné à l'Opéra Comique en 2021.

Cette oeuvre exceptionnelle du début du XIX° siècle, transposée à notre époque, questionne toujours avec autant d'acuité le courage et l'amour face à l'arbitraire de la tyrannie.

Voir ici le teaser de cet opéra.

Nous avons assisté peu de temps après, toujours à l'Opéra de Nice, le 28 janvier, à un concert symphonique de musique américaine et de morceaux d'opéra italien, dirigé par Gregory Kunde, qui, en bis, nous a donné sa magnifique interprétation de "Nessun dorma". Voir ici.