vendredi 22 décembre 2017

Promenade sur les pas de Francesco Maria Piave, à Murano


En octobre dernier, nous étions pour une bonne semaine en séjour à Venise (Voir ici, ici, et )

Une visite à Murano s'imposait.

Murano au nord de Venise

Je ne suis pas fanatique des productions des fameuses verreries de Murano, tout en admirant le travail fantastique des artisans verriers, qui méritent leur renommée internationale.



Pourquoi des verreries regroupées à Murano?

En 1201, le Sénat de Venise rédigea un décret qui obligea les verriers à installer leurs fours sur l'ile de Murano afin d'éviter les nombreux incendies qui s'étaient déclarés au départ des fours alors installés à Venise.



Leur installation à Murano permettait par ailleurs de préserver plus facilement les secrets de fabrication.

Au début des années 2000 il restait sur l'ile une centaine d'ateliers, dont la production attire aujourd'hui encore un grand nombre de touristes : voir ici et .


Quittant les quais et boutiques trop fréquentés, nous avons eu à coeur de nous promener dans des recoins plus tranquilles de Murano, sur les pas de Francesco Maria Piave.

Francesco Maria Piave  est né à Murano le 18 mai 1810 et est mort à Milan le 5 mars 1876.

Francesco Maria Piave est un librettiste d'opéra italien, grand ami  de Giuseppe Verdi avec qui il développa une collaboration particulièrement fructueuse.

Francesco Maria Piave
Giuseppe Verdi
Francesco Maria était le fils d'un notable vénitien qui possédait une verrerie à Murano. 

Il suivit sa famille en émigration à Pesaro, puis à Rome, lorsque l'entreprise fit faillite, mais en 1838, à la mort de son père, il rentra à Venise où il travailla chez l'éditeur Giuseppe Antonelli et fut metteur en scène à La Fenice.

Caricature de Piave
En 1859, il s'installa à Milan, où il fut metteur en scène à La Scala.

Comme Verdi, Piave fut un ardent patriote de l'unité italienne.

Il écrivit les livrets de 9 des opéras les plus emblématiques de Verdi : Ernani, I due Foscari, Macbeth, Il Corsaro, Stiffelio, Rigoletto, La Traviata, Simon Boccanegra, La Forza del Destino.

En 1870, avant de pouvoir écrire le livret d'Aïda, il eut une attaque qui le laissa paralysé et incapable de parler.


Continuant notre promenade dans Murano, nous nous attardons devant la plaque apposée en l'honneur de Piave :


Murano est aussi célèbre pour ses jardins, ses palais et ses promenades paisibles le long de tranquilles canaux.








... Mais déjà le soleil se couche sur Murano, et il nous faut songer à reprendre le vaporetto pour Venise ...




vendredi 15 décembre 2017

Un bijou médiéval au Piémont : l'Abbazia di Vezzolano



Un petit bijou dans son écrin de verdure : l'Abbaye de Vezzolano, un édifice religieux magnifique, de style gothique et roman, est l'un des monuments médiévaux les plus importants du Piémont.


Il est situé dans la municipalité d'Albugnano, dans la Province d'Asti, au coeur du Piémont, non loin de Turin, et vaut absolument une visite.

A noter que la belle Province d'Asti nous offre une alternance de reliefs doux et de vallées qui créent des paysages d'une beauté singulière, avec des étendues de vignobles renommés qui s'étendent à l'infini et offrent un spectacle unique de couleurs et de tonalités : la Région d'Asti n'a, à mon avis, rien à envier à la Toscane.

L'Abbaye de Vezzolano
sur la commune d'Albugnano

La fondation de cette église remonterait à Charlemagne : l'Empereur était à la chasse en 773 dans la forêt de Vezzolano quand tout à coup trois squelettes sortant d'une tombe lui sont apparus, provoquant une grande peur.
Aidé par un ermite, l'Empereur, invité à prier la Vierge Marie, a alors décidé de construire sur le site une église abbatiale.


Il semble qu'un lieu religieux existait déjà à cet endroit au temps des Lombards (qui ont envahi l'Italie en 568) et qu'ensuite, agrandi, sa renommée et sa richesse soient devenues importantes.

L'Abbaye, détruite au X° siècle par les Sarrasins, fut reconstruite en 1002.

Elle a été habitée par des moines de 1095 jusqu'au début du XIX° siècle.

Le grès et la brique ont été utilisés pour marquer le style architectural de l'Abbaye, fondé sur deux couleurs en bandes alternées, style que l'on rencontre également en Ligurie et en Toscane.



Au dessus du portail, la lunette représente la Vierge flanquée de deux anges.


La nef est divisée par un splendide jubé finement décoré avec deux ordres superposés de sculptures polychromes représentant une série de patriarches et des scènes de la vie de Marie, le tout soutenu par cinq arches.

Le jubé


L'autel est surmonté d'un remarquable triptyque couleur argile du milieu du XV° siècle représentant  la Madone.


On accède par l'église abbatiale, à droite de l'autel, à un très joli petit cloitre intime et se prêtant bien à la méditation, où on peut observer des contrastes stylistiques romans et gothiques.




Les murs du cloître sont recouverts de fresques exceptionnelles qui nous offrent l'un des cycles picturaux les plus intéressants du Piémont du XIV° siècle.




On y voit également un blason du duc Victor Amédée de Savoie, de 1636 :


Une visite exceptionnelle dans un cadre intimiste : un moment de beauté et de calme méditatif...

jeudi 7 décembre 2017

Lagune de Venise : une journée particulière, à Chioggia


Lors de notre récent séjour de 9 jours à Venise, nous ne pouvions pas, cette fois, ne pas faire le voyage à Chioggia, à 25km à vol d'oiseau au sud de Venise.


Vue aérienne de Chioggia
"Voyage", car il s'agit en effet d'une petite expédition depuis Venise : il faut prendre le vaporetto jusqu'au Lido, puis le  bus local 11, qui suit le Lido dans toute sa longueur, puis passe en bac vers l'ile de Pellestrina, puis, il faut prendre une motonave jusqu'à Chioggia.

En tout presque 2h au départ de Venise.

Arrivée à Chioggia



Ponton du motonave
Mais cela vaut le détour : le charme de la lagune est intense sur cette ile de pécheurs, et peu de touristes s'y rendent.

Il faut dire que nous y avions été encouragés par les beaux posts de JCMemo : ici et .

Chioggia fut toujours subordonnée à Venise, dès le XIV° siècle, et fut cédée à l'Empire d'Autriche après le Traité de Campo-Formio, en 1798.

Chioggia est une réplique miniature de Venise, avec quelques canaux, dont le principal est le Canale Vena, et des rues étroites caractéristiques, pleines de charme et tranquilles.




Le Ponte Vigo, le plus beau, est comparé au pont du Rialto, en plus petit.

Il marque l'entrée dans la lagune, et conduit à la Piazzetta Vigo, dominée par une colonne de marbre grecque, surmontée d'un chapiteau byzantin du XII°, sur lequel se dresse un lion majestueux, symbole de la puissance de Venise.

Le Ponte Vigo
La Piazzetta Vigo
La pêche est l'activité économique principale et historique de Chioggia.






On y trouve des petits bars fort sympathiques fréquentés par les pécheurs, où il fait bon prendre un aperitivo.

A noter que Chioggia servit de cadre à la pièce de Goldoni "Baroufe à Chioggia".



Carlo Goldoni

Le retour, par les mêmes moyens, nous permet d'admirer en prime les magnifiques couchers de soleil sur la lagune :



Une très belle découverte!