dimanche 14 mai 2017

A Menton : la Basilique baroque St-Michel Archange


En avril, de passage à Menton, nous avons à nouveau admiré la Basilique St Michel Archange, qui trône au coeur de la ville, avec son magnifique style baroque.

C'est la plus grande et la plus belle église baroque de toute la Côte d'Azur.

Menton

Depuis la route du bord de mer, on y accède par de majestueuses rampes d'escalier permettant d'arriver progressivement au site, où, sur une place harmonieuse, triomphe toute la perspective de l'architecture baroque.
Se trouve également sur cette place la Chapelle des Pénitents Blancs.

St Michel Archange


La Chapelle des Pénitents Blancs
Vue des 2 clochers depuis une des ruelles
A partir de la place de la Basilique, nous nous laissons entrainer avec bonheur dans les ruelles pittoresques du vieux Menton.

Le vieux Menton

Mais avant d'en dire plus sur cette Basilique, rappelons rapidement l'histoire mouvementée de Menton.

Menton (Mentone en italien) est une commune française des Alpes Maritimes, située à la frontière avec l'Italie, proche de Vintimille et à 7 km de la Principauté de Monaco.
C'est une célèbre station touristique de la Côte d'Azur.



La Seigneurie de Menton échut au XIII° siècle à la famille génoise des Vento, qui y fit construire un château.
La première mention de la ville date du 21 Juillet 1262, dans le traité de paix entre Charles d'Anjou et Gênes.

La ville fut acquise en 1346 par le Prince de Monaco Charles Grimaldi et resta sous la suzeraineté des Princes monégasques durant cinq siècles jusqu'en 1848.

Le Prince Charles  Grimaldi

A cette date, elle se proclama Ville libre avec sa voisine Roquebrune et se plaça sous la protection du Roi de Sardaigne et ces deux villes furent administrées par la Maison de Savoie.

Puis ces deux villes devinrent françaises suite au plébiscite de 1861, suite auquel Napoléon III paya un dédommagement de 4 millions de francs au Prince Charles III de Monaco, pour le préjudice territorial.

Le Prince Charles III de Monaco
Plus récemment, les 2/3 du territoire de Menton furent annexés à l'Italie de l'été 1940 jusqu'en septembre 1943, date à laquelle la ville fut occupée par les allemands jusqu'au 6 septembre 1944, et le 8 septembre, américains et canadiens libèrent Menton...

Le 8 septembre 1944
les mentonnais retrouvent le sourire


Mais revenons à l'Eglise St Michel Archange, qui a désormais le rang de Basilique mineure.

Au début du XVII° siècle, sa construction est souhaitée par le Prince Honoré II de Monaco, et, le 27 mai 1619, la première pierre en est posée en présence du Prince et de l'Evêque de Vintimille, dont dépendait Menton (Alors que Monaco dépendait de l'Evêque de Nice).

Le 8 mai 1675, l'Evêque de Vintimille consacre l'église en présence du Prince Louis I.

La façade a été réalisée plus tard, au XIX° siècle, dans le style baroque en usage au XVII° siècle.

Louis I° de Monaco
En 1701, l'architecte Cantone érige un clocher de 53 m de haut, appelé "le Campanin", véritable tour de guet dominant la ville, emblème de Menton.

En 2000, l'église est consacrée comme Basilique mineure par Jean-Paul II, titre accordé à perpétuité.

Voir ici ce qu'est exactement une Basilique mineure et les privilèges attachés à ce titre dans le droit canon catholique : tintinnabuleombrellino, signes pontificaux, indulgences plénières,...

L'intérieur de cette Basilique, richement décoré dans le style baroque le plus pur,  est tout à fait remarquable avec sa dizaine de chapelles-sépultures et vaut une visite approfondie ; le maître autel est surmonté d'une statue de St Michel Archange.

St-Michel Archange


Le parvis, représentant les armoiries des Grimaldi, Princes de Monaco, a été entièrement rénové en 2006 et a nécessité pas moins de 250000 galets. 

Les motifs créés respectent les modes de mise en oeuvre du XVIII° siècle.


Parvis de la Basilique
Cette Basilique et la chapelle des Pénitents blancs voisine sont une étape clef sur la "route du Baroque nisso-ligure".

A noter que chaque été au mois d'Août, le Festival de Musique classique de Menton investit le parvis de la Basilique, pour le plus grand plaisir de tous, dans un vrai décor d'opéra italien!


vendredi 12 mai 2017

En Forêt-Noire : randonnée panoramique au sommet mythique du Belchen


Il y a quelques jours, par grand beau temps, nous retournions à nouveau en Forêt-Noire, cette fois ci du côté du Belchen.

Le Belchen (1414m), situé au sud de Freiburg est le 4° sommet de la Forêt-Noire, après le Feldberg (1493m), le Seebuck et le Herzogenhorn.

Ce Belchen du pays de Bade (Schwarzwälder Belchen) fait partie des "Trois Belchen" (Belchendreieck), avec le Ballon d'Alsace (Elsässer Belchen) et le Belchen du Jura suisse (Belchenfluh).

Les Trois Belchen France/Allemagne/Suisse
Ces Belchen sont des lieux mythiques liés au "Système calendaire des Ballons", théorie sur l'existence à l'époque celtique de sites d'observation des mouvements du soleil sur ces sommets cultuels pour déterminer les jours d'équinoxe et de solstice, dans le calendrier des Celtes habitant ce territoire : voir ici.

Quand on le contemple depuis le Ballon d'Alsace, le soleil se lève aux jours d'équinoxe au dessus du Belchen badois, et le 21 décembre, jour du solstice d'hiver, au dessus du Belchenfluh suisse.

D'ailleurs, la dénomination commune de "Ballon" ou "Belchen" n'est pas le fruit du hasard, et on retient qu'il est associé à Belenos, ou Bellicus, dieu du soleil.

Voir le site des Lieux Mythiques du Rhin Supérieurici.

Du sommet, par temps clair, nous avons non seulement un bel aperçu sur la plaine d'Alsace et les Vosges, mais nous profitons également d'un point de vue saisissant sur les Alpes suisses, la Jungfrau, l'Eiger, le Mönch et le Mont Blanc.

Vue sur les Alpes Suisses, dont
la Jungfrau, l'Eiger et le Mönch, +/- 4000m

Vue sur la plaine d'Alsace et les Vosges

Au sommet du Belchen se rencontrent les limites communales de Münstertal, Schönenberg et Kleines Wiesental.

Le Belchen, vu depuis la commune de Münstertal

Kleines Wiesental est en fait un regroupement de 8 communes, dont Neuenweg, le point de départ de notre randonnée.

Ce nom provient de la Kleine Wiese, charmante rivière qui prend naissance au pied sud du Belchen, tantôt calme, tantôt tumultueuse, et qui arrose Neuenweg, joli village de montagne encaissé et un peu écrasé par la masse du Belchen.

Cette randonnée de 12,5 km, 4h30 et 700m de dénivelé assez sportive par moments  nous a offert par de jolis sentiers, soit en forêt, soit dégagés, des points de vue absolument magnifiques, surtout en approchant du somment : à couper le souffle!

La randonnée, partant de Neuenweg, passe par Böllener Eck, l'auberge du Belchenhaus, le sommet du Belchen, Hohe Kelch, Heideckfelsen, et Auf dem Eck.


Agréables sentiers en forêt...


Vue sur la Kleine Wiese

Vue sur Kleines Wiesental

Au passage, nous admirons des bornes datant de la fin du XVIII°, siècle vraisemblablement liées au Margraviat de Bade :



Armes du Margraviat de Bade




Une découverte intéressante, au début de ce beau circuit : les restes de deux fortins du XVII° siècle, éléments d'une ligne de fortifications courant du Rhin jusqu'aux rives du Neckar sur près de 200km, ligne Siegfried avant l'heure.

Tous ces ouvrages défensifs furent établis par Leopold I°, Empereur du Saint Empire, afin de faire face aux dangers venant de l'Ouest.

En effet, après plus de soixante années de conflits entre la France et l'Autriche, Louis XIV, pour les badois, était la bête noire!

Trace d'un fortin en forme d'étoile

Aperçu des restes d'un fortin

Une halte s'imposait, après notre montée régulière de 700m, au refuge historique Belchenhaus, datant de 1898.
Quel bonheur après l'effort, qu'une collation toute simple en terrasse devant une vue à couper le souffle!

Le Belchenhaus construit en 1898
La vue du Belchenhaus sur les Alpes suisses!


mardi 9 mai 2017

A Turin : découverte de l'extraordinaire Musée du Cinéma



En avril dernier, nous étions à Turin, chef-lieu de la belle région du Piémont, moins connue que d'autres en Italie, plus secrète, mais qui dévoile des richesses insoupçonnées aux visiteurs qui s'y attardent : richesses historiques, culturelles, industrielles, économiques, gastronomiques...

Turin : une valeur sûre en Italie du Nord!


Turin fut la capitale des Etats de Savoie, à la place de Chambéry, de 1563 à 1713, du Royaume de Sicile de 1713 à 1720, du Royaume de Sardaigne de 1720 à 1861, et du Royaume d'Italie de 1861 à 1865.

Palais Royal

C'est Turin qui va lancer le processus d'unification de l'Italie, le Risorgimento, grâce à Victor-Emmanuel, à Cavour, à la participation active de Garibaldi, et l'appui militaire du Second Empire français.

Camillo Cavour

A noter également que Turin a joué un rôle de catalyseur dans le développement de la littérature après la seconde guerre mondiale avec les Editions Einaudi qui ont publié nombre d'intellectuels renommés.


Et le cinéma!

Turin est la ville où le cinéma a été introduit en Italie, de par sa proximité historique, géographique et culturelle avec le cinéma français et les Frères Lumière de Lyon.

C'est à Turin, en mars 1896 que les inventeurs ont effectué les repérages du premier film jamais tourné en Italie, et en novembre, dans la Via Po, qu'eût lieu la première projection publique payante.

Le Festival du Film de Turin est une référence, après le Festival du film de Venise.
Turin est l'un des centres principaux du cinéma et de la télévision en Italie.

En 2000, le Musée du cinéma s'est installé dans un bâtiment extraordinaire, symbole de la ville, la Mole Antonelliana.

La Mole Antonelliana

C'est un bâtiment en maçonnerie de plus de 167m de haut, l'un des plus hauts d'Europe de ce type,  dont la construction a commencé en 1863.
Il symbolise Turin, comme la Tour Eiffel pour Paris.

Il a abrité en 1878 le Musée du Risorgimento.

Après de nombreux aléas et des restaurations diverses, La Mole abrite désormais un Musée du cinéma exceptionnel.

Intérieur de La Mole avec l'ascenseur central

Mais ce n'est pas un Musée au sens classique du terme : c'est un lieu spécial et unique en son genre.
C'est l'un des plus importants du monde de par la richesse de son patrimoine et ses innombrables activités scientifiques et de vulgarisation.



Ce qui le rend unique c'est aussi son aménagement intérieur au sein d'un monument singulier et fascinant.
Les parcours de visite sont spectaculaires et d'une richesse étonnante.





Un ascenseur traverse l'intérieur de La Mole à grande vitesse et donne accès à la terrasse panoramique d'où la vue sur Turin est magnifique.

Voir ici, et cliquer sur "Vertical Dreams" pour une visite virtuelle.

Nous avons étés totalement subjugués par cette visite, d'autant plus que La Mole abritait également une exposition photographique temporaire particulièrement riche consacrée à la photographie pictorialiste, un de mes dadas!


Vraiment, ce Musée vaut plus qu'un détour!

Notre prochaine visite sera pour le Musée égyptologique, le plus ancien du monde, fondé en 1824, et le second en terme d'importance après le Musée du Caire.

Rien de tel pour nous remettre de nos émotions, qu'un Spritz en terrasse, sur une des nombreuses placettes de cette ville magique.


A consommer avec modération, mais l'Italie, elle, est à consommer sans modération!

vendredi 5 mai 2017

En Forêt Noire, randonnée autour de l'Eggenertal en fleurs


Nous avons randonné autour de l'Eggenertal en fleurs début avril.

Qu'il est beau, l'Eggenertal en avril, quand les cerisiers qui jalonnent ses pentes se couvrent de fleurs blanches, comme autant de flocons d'une neige de printemps!




Un enchantement, un émerveillement, les mots manquent pour décrire cette magnifique randonnée au milieu des cerisiers en fleurs...






L' Eggenertal est au sud-ouest du Pays de Bade, en Forêt-Noire : au sud du Markgräflerland, à 25km au nord de Lörrach, tout près de Schliengen.



En arrivant de Schliengen, par les routes L134 puis K6316, nous prenons à gauche à l'entrée de Niedereggenen et nous nous garons près de l'église.

C'est le point de départ d'une splendide randonnée de 5h, 350m de dénivelé et 14km, au milieu des cerisiers en fleurs, qui nous fera faire le tour de l'Eggenertal, en passant par Schallsingen et le Schloss Bürgeln, splendide château du XVIII°, qui vaut le détour.

Que voila un très agréable périple, à refaire certainement en juin, pour se laisser aller au plaisir de chaparder quelques cerises sur un arbre : chaparder ça n'est pas beau, nous l'avons appris à l'école, mais c'est si bon, et le larcin est pardonnable si on n'en abuse pas...


Ce joli parcours panoramique culmine à Steinenkreuzle à 434m d'altitude :


A mi parcours de ce circuit, et après une agréable petite grimpette, nous arrivons au Schloss Bürgeln, magnifique château du XVIII°. Voir ici (en allemand). 

C'est un édifice néo-classique au décor rococo dans un cadre pittoresque.
Jusqu'au dernier moment, le site reste tellement caché à la vue qu'il est impossible de l'apercevoir au préalable.

Ce château dispose d'un restaurant ; y sont organisés des séminaires et des concerts en saison.



Cette demeure fut construite vers 1762, sur les ruines d'un vieux prieuré,  par le prince abbé Meinrad TROGER qui, s'ennuyant ferme dans son opulente abbaye de St Blasien, trop enchâssée à son goût dans la haute vallée de l'Alb, souhaitait pouvoir admirer de beaux couchers de soleil.




L'endroit est remarquable, à flanc de montagne, dominant la plaine du Rhin à 700m d'altitude, et en plus totalement abrité de la bise du nord...le rêve.

Dès 1806 la propriété fut retirée aux princes abbés pour revenir au Grand Duc de Bade.
Un certain Napoléon Ier passa par là...

C'est maintenant une charmante demeure bien restaurée, d'où la vue est magnifique, sur les Trois Pays : l'Allemagne, la Suisse et l'Alsace.
On peut se promener dans le parc et sa roseraie, et profiter sur la terrasse d'une boisson et d'une petite restauration.



Nous retrouvons ensuite notre point de départ, à partir du col de St Johannis Breite, par un joli chemin (Panoramaweg) qui domine cette belle vallée de l' Eggenertal.

Encore un enchantement!