mardi 28 juin 2016

Randonnée autour des Lacs de Longemer et de Retournemer...


...et autour de la surprenante  Tourbière de Lispach.

C'était mercredi 22 Juin, une belle mais éprouvante randonnée de montées et descentes, la première de l'été, avec le Club Vosgien de Colmar.

La chaleur et le beau temps étaient au rendez vous, pour cette randonnée de 7h de marche, 900m de dénivelé et de 20km de long, qui nous a mené, de l'autre côté de la ligne des crêtes, en Lorraine, tout au long de beaux sentiers, parfois difficiles et exposés, dans la vallée glacière des 3 lacs de Retournemer, Longemer et Gérardmer, traversée par la Vologne.

Notre randonnée nous a fait découvrir, au départ du Lac de Longemer, le Lac de Retournemer et le surprenant Lac/Tourbière de Lispach, avec retour à Xonrupt-Longemer.

Le lac de Gérardmer ce sera pour une autre fois.

Le Lac de Longemer
Le Lac de Retournemer

La Lac/Tourbière de Lispach

Au cours du quaternaire, le massif vosgien a connu des glaciations successives, mais c'est pendant la dernière phase (glaciation de Würm) que sont nés les 3 lacs, après les retraits glaciaires, soit entre 80 000 et 10 000 ans avant J.C.

Le premier lac, le Lac de Retournemer, le plus petit des 3 lacs, est un lac de cirque glaciaire bloqué par un verrou granitique.
Son altitude est de 776m et sa superficie de 5ha. C'est un lac privé.

Le second lac, le Lac de Longemer, occupe un bassin creusé dans l'ancien lit du glacier et entravé par des dépôts morainiques.
Il est situé à 736m d'altitude et s'étire sur 76ha.

Le troisième lac, le Lac de Gérardmer, est retenu par une importante moraine terminale bloquant la vallée vers l'aval.
Son altitude est de 660m et sa superficie est de 115ha.

La vallée des trois lacs

Le Lac de Gérardmer est l'un des lacs européens qui ont fait l'objet d'immersions d'armes et de munitions, susceptibles de larguer des produits toxiques, au cours des dernières guerres...

Au cours de cette randonnée, nous sommes passés par deux cols : le Col des Harengs Marinés (1089m), ainsi dénommé, parait-il, parce que les forestiers y faisaient un arrêt pour leur casse-croute et y mangeaient des harengs marinés.
Au départ, nous pensions qu'à des époques fort reculées les harengs nageaient librement à cette altitude, mais non!


Ensuite : le Col de Malakoff (1072m), la Cascade Charlemagne (850m), et la Boule du Diable (1098m).


La Cascade Charlemagne : la Vologne, qui prend sa source au dessous du Col de la Schlucht, y dégringole en plusieurs cascades de plusieurs dizaines de mètres.

La cascade Charlemagne

La Boule du Diable est un bloc de granit érodé se trouvant sur la crête, à l'est de la Chaume de Fâchepremont : c'est un bloc d'environ 4m de diamètre. Là aussi il y a une légende : des joueurs de quilles se seraient laissés tenter par le Diable à cet endroit ; ils furent punis et moururent dans l'année ; depuis, on les entend jouer aux boules de feu (éclairs) et de granit (tonnerre) les jours d'orage.

La Boule du Diable

Les tourbières de Lispach et de la Ténine sont classées "Espaces Naturels et Sensibles".

Situées dans la Vallée du Chajoux, sur le ban communal de La Bresse, ces "faignes" figurent à plusieurs  titres parmi les sites tourbeux les plus remarquables du massif vosgien : témoins du passé glaciaire, présence d'une faune et d'une flore spécifiques, paysages au caractère boréal,...

Lac/Tourbière de Lispach
Par leur nature flottante, ces "bouts de toundra" illustrent la diversité et la richesse écologique des zones humides de la Vallée du Chajoux.

Malgré l'acidité de son eau, le Lac/Tourbière est poissoneux.
Sa superficie est de 11ha, son altitude de 910m.

La tourbière située sur le lac est une surprenante "tourbière flottante".
Elle n'est pas un milieu homogène, mais plutôt une mosaïque d'habitats naturels.

Schéma en coupe de la tourbière

L'habitat le plus instable correspond à des radeaux de plantes à rhizomes flottants, qui permettent à la tourbière tremblante de progresser horizontalement à partir de ses marges et des berges du lac.

Voir ici pour plus de détails.

Un grand merci à nos guides Guy et Yves pour cette randonnée sportive et passionnante!





vendredi 3 juin 2016

Randonnée dans les Hautes Vosges à la Piquante Pierre


Mercredi, profitant d'une journée clémente, la première après des journées de pluies incessantes, nous avons randonné avec le Club Vosgien de Colmar de l'autre côté de la route des Crêtes, dans les Hautes Vosges, à partir de La Bresse (Station de ski réputée dans la région!).




Ce fut une belle randonnée de 18km, 550m de dénivelé, soit 6h30 de marche agréable,
randonnée bien préparée par nos guides Dany et Pierre : merci à eux!

Le départ était à la Basse des Feignes, à La Bresse, et notre itinéraire nous a mené au Col de Menufosse, par le "Chemin de l'Envers des Gouttes"...


... puis à la Piquante Pierre, au Col du Haut de Fouchure,...

Col du Haut de Fouchure

... à l'Etang de Jemnaufaing, qui est en fait une tourbière tout à fait intéressant au niveau flore et faune...

L'Etang de Jemnaufaing


... puis retour à la Basse des Feignes par de jolis sentiers un peu détrempés il est vrai!



Mais revenons à la Piquante Pierre (Voir ici) :  il s'agit là d'un ancien menhir qui domine la commune de Basse-sur-le-Rupt. 

On ne connait pas très bien l'origine de ce monolithe, haut de 2,80m,  situé à 1008 m d'altitude.
Il est cependant remarquable car si on le regarde bien, on peut constater qu'il est formé de 4 visages, chacun de ces visages indiquant un point cardinal.

Il s'agit certainement d'un bloc erratique abandonné là lors de la dernière glaciation.

La Piquante Pierre

Cette commune fut durement éprouvée durant la Seconde Guerre mondiale.

Bordé de forêts profondes et de rochers, ce lieu abrita un maquis qui fut détruit le 21 septembre 1944 par l'armée allemande.

La Piquante Pierre devint alors un monument aux morts en souvenir des 83 maquisarts (73 FFI et 10 civils) qui y moururent et dont les noms sont gravés sur une plaque commémorative apposée sur la Piquante Pierre.
Le monument commémoratif
Cette belle randonnée, fut donc marquée, comme très souvent, dans les Vosges et en Alsace, par le souvenir des combats et des drames qui s'y sont déroulés au cours de la seconde Guerre mondiale.