lundi 26 janvier 2015

Le Promeneur du 68 part se promener ... en Inde du Sud...



...donc silence radio sur ce blog : nous partons durant 3 semaines dans le sud de l'Inde.



En fait, notre périple (hors tour operator) nous mènera au Tamil Nadu et au Kerala...

Tamil Nadu et Kerala
... de Pondicherry la française sur la côte de Coromandel ...

Pondicherry
A Pondicherry, en 2002
...à Kochi (Cochin) la portugaise sur la côte de Malabar.

Kochi - Cochin
Mystères religieux, temples du Tamil Nadu,

A Mamallapuram, Tamil Nadu en 2002

et charme et sourires du Kerala sont au programme.

Danse du Kathakali au Kerala

Bains de nature ...

Backwaters au Kerala
...et bains de foule nous attendent!

à Chennai
A Pondicherry

Portez vous bien!

lundi 19 janvier 2015

Opéra au Met : une éblouissante "Veuve Joyeuse"



Samedi 17 Janvier, nous avons passé une excellente soirée avec "La Veuve Joyeuse" de Franz Lehar (1870-1948). Voir ici et .

Franz Lehar
Cet Opéra Comique était retransmis depuis le Met de New York en live au Kinépolis de Mulhouse.


Une soirée magique, avec en première ligne une éblouissante Renée Fleming dans le rôle titre!

Renée Fleming en Hanna Glawari

Joyau de l'opérette viennoise, La Veuve Joyeuse rappelle les heures glorieuses de Maxim's et des vaudevilles de Feydeau avec en arrière fond une Principauté ruinée des Balkans, une riche veuve et une histoire d'amour oubliée...et redécouverte.

Nathan Gunn en Danilo


Cette production était absolument spectaculaire et originale dans la plus pure traduction des comédies musicales de Broadway avec Susan Stroman à la mise en scène et Kelli O'Hara dans le rôle de Valencienne.

Kelli O'Hara dans le rôle de Valencienne (à gauche)
Très belles chorégraphies endiablées de French Cancan dans le cadre de chez Maxim's !


Voir ici les "Grisettes" dans l'Acte III...

Oeuvre d'une légèreté grisante, La Veuve Joyeuse fait le portrait d'une Europe insouciante, où les questions politiques sont subsidiaires aux affaires de coeur.



Aujourd'hui encore, le charme de Lehar opère toujours, surtout avec des interprètes aussi talentueux que Renée Fleming, Kelli O'Hara et Nathan Gunn et une mise en scène aussi prodigieuse telle que celle proposée par Susan Stroman!

Voir et écouter ici la finale de l'Acte II.

Ici, l'avis un peu moins enthousiaste de JCMEMO!

vendredi 16 janvier 2015

L'Art Nouveau à Prague : magnifique!



Lors de notre séjour récent à Prague, début décembre, nous avons pu à loisir admirer les différents styles architecturaux, qui témoignent du dynamisme passé et présent de cette ville extraordinaire : roman, renaissance, gothique, baroque, Art Nouveau, cubiste, et jusqu'à la "Maison dansante" de Franck Gehry et Vlado Milunić, achevée en 1996.

Hotel Meran

Le style dominant de Prague est sans conteste le baroque, mais le style Art Nouveau s'accorde merveilleusement avec lui.
Prague est l'une des villes européennes qui compte le plus de réalisations Art Nouveau.

Hotel Europa

Le style "Art Nouveau"(Voir ici) est en fait appelé, en tchèque Secese (Sécession tout comme en Autriche : voir ici) et Jugendstil en Allemagne (Voir ici).


Prague faisait partie de l'Empire Austro-Hongrois jusqu'en 1918, c'est à dire durant tout la période faste pour l'Art Nouveau.
C'est essentiellement dans le quartier de Nove Mesto (Nouvelle Ville) que se trouvent la plupart des constructions Art Nouveau.


Les bâtiments sont en général couverts de stuc de couleur blanche ou pastel, avec des inscriptions, des dessins de branches, de feuilles...

Hotel Central


Mais qui dit Art Nouveau à Prague ne peut pas passer sous silence les oeuvres du peintre et affichiste Alfons Mucha (1860-1939).


Mucha s'exila très jeune à Vienne, à Paris et aux USA et ne revint à Prague qu'après 1910 alors que l'Art Nouveau était déjà sur le déclin.

Ses modèles étaient presque toujours féminins, en particulier Sarah Bernhardt :



Il travailla à la décoration de la Maison Municipale.

La Maison Municipale

Il réalisa également certains vitraux de la Cathédrale St Guy (Art Nouveau tardif).


Et, cerise sur le gâteau pragois, voici la Maison dansante de Franck Gehry et Vlado Milunić, construite de 1994 à 1996, suite à une initiative de Vaclav Havel, sur les quais de la rive droite de la Vtlava.


La Maison Dansante

C'est un immeuble spectaculaire à l'effet lyrique qui s'intègre, à mon goût, parfaitement à l'architecture sensuelle et troublante de l' Art Nouveau de Prague.
Voir ici.

Ah Prague!

samedi 10 janvier 2015

Au Café Louvre, à Prague, l'art de vivre de la Belle Epoque!



Lors de nos pérégrinations dans Prague, au début décembre, nous avons eu un grand plaisir à faire une halte dans cette institution magnifique qu'est le Café Louvre (Kavarna Louvre).



Au premier étage de la rue Nationale (Narodni 20) le Café Louvre n'est pas qu'un simple Café : c'est un grand complexe à plusieurs salles : café, restaurant, billards, petits salons pour plus d'intimité.


On y vient manger une pâtisserie, un plat chaud, ou tout simplement y boire un café en lisant un journal, dans l'atmosphère des cafés de l'Empire austro-hongrois au tournant du XX° siècle.


Le Louvre est l'un des seuls témoins subsistant de cette époque, toujours confortable, accueillant et cossu.
Les murs roses et crème, les moulures en stuc néo-roccoco, les arcades surbaissées nous donnent immédiatement un sentiment d'authenticité.

Ouvert en 1902, il a accueilli la haute société pragoise.
Cette clientèle aisée explique l'aura de prestige qui entoure ce lieu.
A l'époque de sa création, c'était le plus grand Café de tout l'Empire.

Le Café Louvre vers 1902

Albert Einstein, Max Brod et Franz Kafka furent aussi les figures éminentes qui fréquentèrent cet Etablissement.
On dit même que Kafka et Max Brod (étudiants en droit à l'époque) auraient été  expulsés du "Cercle Philosophique Allemand" qui s'y réunissait régulièrement, ce qui ne les a pas empêchés de continuer à fréquenter le Café Louvre.

Le 15 février 1925, 38 écrivains s'y réunirent pour fonder la section tchèque du Pen Club. Son premier président fut le grand écrivain Karel Čapek, et un membre honoraire plus qu'éminent en fut T. G. Masaryk, premier Président le la République.

Karel Capek


Mais l'histoire de ce café est tristement banale : le Café Louvre sera fermé en 1948 sous le régime communiste, tous les meubles ayant été jetés par les fenêtres dans l'Avenue Narodni. Les locaux devinrent  des espaces de bureaux.

Fort heureusement, en 1992 le Café Louvre renait dans son cadre original entièrement restauré et les familles pragoises s'y retrouvent avec plaisir pour s'y rencontrer et déguster ne serait-ce qu'un café et un Apfelstrudel...


Il est situé juste au dessus du très fameux Club de Jazz "Reduta", où nous avons passé une formidable soirée, animée par des musiciens particulièrement motivés et d'un haut niveau...

Reduta Jazz Club
Ah Prague !

vendredi 9 janvier 2015

Photographie : Garry Winogrand : la rue est son royaume...


Garry Winogrand (1928-1984) est un photographe américain renommé pour le portrait qu'il tire des Etats Unis au milieu du XX° siècle.
Peu connu du grand public, il est une figure centrale de la  street photography.

Garry Winogrand

J'ai eu le grand plaisir de pouvoir visiter l'exposition qui lui est consacrée au Musée du Jeu de Paume, à Paris (Jusqu'au 8 février 2015 : courrez-y vite!)

Los Angeles 1980-1983

"Fils spirituel" de Walker Evans, il prend connaissance en 1955 du travail réalisé par ce dernier sur les passants du métro de New York. Voir ma note de 2010 ici .

Garry Winogrand commence alors son "étude photographique de la vie américaine": il tire le portrait d'une certaine Amérique, celle en métamorphose, des années 1950 jusqu'au début de la décennie 1980.

New York, vers 1962

Son domaine, son royaume : la rue!


New York 1969

Piéton lui même, il va, pendant 30 ans, enregistrer inlassablement, de façon presque compulsive, les inconnus, les anonymes.
Ce qui l'intéresse, c'est "l'image, seulement l'image", " l'esthétique du surgissement photographique".

New York vers 1962


New Haven Connecticut, 1970
"Le monde n'est pas bien rangé, c'est un  cafouillis ; je ne cherche pas à le rendre lisse" G.W

Il cherche à savoir "à quoi ressemblent les choses lorsqu'elles sont photographiées"...

New York vers 1955

Ses photographies, de New York à Santa Monica, nous émeuvent, nous fascinent.

"C'est comme si le monde entier était une scène pour laquelle j'ai acheté un billet : un grand spectacle qui m'est destiné, comme si rien ne se produirait si je n'étais pas sur place avec mon appareil." G.W

Un mélange d'étrangeté et de désespoir, même, nous envahit au fur et à mesure que nous parcourons cette exposition, et la vie de Garry Winogrand.

Central Park Zoo, New York 1967

Son oeuvre oscille entre la joie et l'humour, la peur et le désespoir.

Ce n'est pas une oeuvre "documentaire" : il s'agit en fait d'une "poésie visuelle" beaucoup plus complexe.

"Je n'ai rien à dire, et certainement pas avec des photos." G.W

Ney York World's Fair 1964


Pour Winogrand, une photographie réussie est un "fait nouveau", elle est distincte des faits dont elle se compose ; elle intervient en un geste singulier, puissant, dans le cours des affaires humaines...

"Je regarde les images que j'ai faites jusqu'ici et elles me font penser que ce que nous sommes, ce que nous ressentons et ce que nous deviendrons n'a pas d'importance!" G.W

En 1984 ( à 56 ans) il est diagnostiqué un cancer incurable.
Il se met alors à photographier frénétiquement et laisse à son décès plus de 6600 rouleaux de pellicules non triés, soit près de 250 000 vues.

John Szarkowski, alors directeur du Département de la photographie du MOMA à New York prit en charge le développement des films.

Une centaine de tirages de l'exposition au Jeu de Paume a été confiée à la tireuse américaine Teresa Engle Schirmer et ont étés réalisés en 2012 et 2013.

Los Angeles, 1964

Il n'aura donc jamais vu nombre de clichés exposés et le choix qui en a été fait n'aurait vraisemblablement pas été le sien.

Une oeuvre foisonnante, passionnante, une vision décapante des Etats-Unis !

lundi 5 janvier 2015

Opéra : Les Maîtres Chanteurs de Nüremberg au Met



Hier soir, longue, très longue soirée (6 heures au total pour plus de 4h30 de spectacle et 3 actes !) au cinéma Kinépolis de Mulhouse pour la retransmission en différé du plus long opéra de Wagner : Die Meistersinger von Nürnberg, les Maîtres Chanteurs de Nüremberg. 
Voir ici pour des détails sur l'oeuvre.


C'est le septième des dix opéras de la maturité de Richard Wagner.
Le livret est de Wagner lui-même.
Le dédicataire en fut Louis II de Bavière.
Il fut créé le 21 juin 1868 à Munich.

C'est le seul opéra de Wagner à être une comédie, un opéra-bouffe, mais où l'art est glorifié dans les termes les plus hauts et les plus purs.

C'est le seul également à s'inscrire dans un contexte géographique et historique précis, plutôt que dans un cadre mythique et légendaire.

Le thème en est l'allégorie musicale de la lutte entre les esprits conservateurs et les progressistes.

Qui ne connait le vorspiel, le prélude, célèbre par son caractère joyeux, débordant de vie...et un peu pompeux...mais qui résume toute l'action.
Ecouter ici, au cas où...cette ouverture par les choeurs et l'orchestre de la radio bavaroise.

Un orchestre exceptionnel, au Met, toujours sous la direction de James Levine : une très belle performance!

Une mise en scène d' Otto Schenk inventive, vive, dynamique, joyeuse,  dans de beaux décors fort bien reconstitués et évocateurs d'un Nuremberg du XVI° siècle.

Que dire des principaux interprêtes?

Tout d'abord, le rôle principal en est sans nul doute celui du cordonnier Hans Sachs , personnage qui fut historiquement l'un des Maîtres Chanteurs les plus célèbres de l'histoire du chant allemand .

Hans Sachs


Hans Sachs est le héros résigné dans lequel Wagner s'est dépeint : il obtient la paix du coeur dans le renoncement.

L'interprétation, je dirais l'incarnation, de Hans Sachs par Johan Reuter (baryton danois né en 1969) a été absolument prodigieuse de bout en bout et a dominé haut la main toute la représentation, dans des scènes comiques, émouvantes, profondes!

Johan Reuter
Les interprétations des deux "héros", Eva (Annette Dasch, charmante soprano allemande) et Walther von Stolzing (Johan Botha, ténor sud africain) m'ont nettement moins convaincu...

Une Annette Dasch surjouant, au début tout au moins, une Eva soumise et craintive et un Johan Botha mal à l'aise dans son rôle, n'ayant pas le physique de l'emploi, celui d'un jeune chevalier amoureux transi, et prenant plus que nécessaire des attitudes empruntées et des sourires un peu niais...aïe!

Annette Dasch

Johan Botha
Mention très spéciale pour le baryton Johannes Martin Kränzle, né en 1962 à Augsburg, qui a interprété magistralement le difficile rôle du prétentieux greffier de la ville, Beckmesser, également membre de la Guilde des Maîtres Chanteurs, candidat malheureux au concours de chant, s'empêtrant dans des situations du plus haut comique et contribuant essentiellement au côté "opéra-bouffe " de cet opéra.

Johannes Martin Kränzle
Une très belle soirée vive, enlevée...qui n'aurait certes pas pâti de quelques coupures dans des scènes un peu longues (sacrilège!).