lundi 30 novembre 2009

Tende et ses linteaux

Mes pas m'amènent ces jours-ci au détours des ruelles -véritable labyrinthe - du Vieux Tende.

Tende, sur la frontière italienne, dans la Haute-Roya, n'est officiellement française que depuis le 16 Septembre 1947.

C'est un gros bourg médiéval situé à un emplacement privilégié, au contact du monde alpin et du monde méditerranéen.

Tende a toujours été un lieu de passages depuis les temps les plus reculés.

Tende est située sur une voie de communications pacifiques et commerciales (la route du sel), mais aussi sur la voie des invasions : légions romaines, tribus barbares, hordes sarrasines, armées provençales, génoises, savoyardes, espagnoles, autrichiennes, françaises, italiennes, allemandes,...

L'histoire passionnante et méconnue de Tende et de La Brigue, village voisin, en font une des régions les plus attachantes des Alpes Maritimes.

L'histoire des Comtes de Tende est liée à l'histoire de la Maison de Savoie, à celle du Comté de Nice et aussi à celle ...des Empereurs de Byzance...

On trouve des traces nombreuses de cette histoire mouvementée, lorsqu'on veut bien déambuler dans les dédales de la Vieille Ville de Tende.

Un aperçu de cette histoire nous est donné en regardant tout simplement de près les linteaux des certaines portes, en schiste vert de la Roya.

Exemples, parmi d'autres :

En haut à gauche : linteau de la porte de l'ancienne maison Chianea, dont un membre est devenu Comte de St Etienne de Tinée en 1700. Inscription en latin ( sentence morale pour se protéger du mal) :"Celui qui craindrait quelque chose ferait injure aux dieux de la maison. Ici, la crainte est vénération, les funestes puissance infernales tremblent." On remarque la Croix du Duché de Savoie, les 3 lys de France, martelés pendant la révolution.

A droite : linteau du XVII°. Toujours la Croix du Duché de Savoie, le monogramme du Christ (IHS) et des feuillages stylisés, symboles d'hospitalité.

A gauche à nouveau : près de l'ancienne "Maison de Curie", place du Traou ( de l'échafaud) un des premiers tribunaux existant en Europe au XII° s. La porte et son linteau sont de 1510. On y voit les armes du Duché de Savoie, et l'Aigle bicéphale et byzantin des Lascaris. Egalement IHS en gothique. Sur les côtés on trouve la rose de Luther, car les Ducs de Savoie étaient protestants.

A doite à nouveau : Sur ce linteau un passage de l'Epitre de Paul aux Hébreux : "Nous n'avons point ici bas de cité permanente, mais nous cherchons celle à venir", une sentence en référence aux communautés protestantes, car Claude, le fils de René le Bâtard de Savoie, Comte de Tende était protestant.


....un tout petit aperçu des traces de l'histoire passionnante de Tende!


Je vous dirai un mot plus tard de la Collégiale de Tende, le plus beau monument du village, de style gothique, baroque et lombard, reconstruite en 1518, suit à un incendie en 1446.

A suivre...

dimanche 29 novembre 2009

Promenade au village de Pinocchio

Je suis à nouveau revenu avec plaisir traîner mes guêtres au "Village de Pinocchio", c'est à dire à Vernante, dans le Piémont italien.

Vous connaissez l'histoire de la marionnette créée en 1881 par Carlo Collodi ? C'est un chef d'oeuvre hors du temps, mais pas hors de l'espace, car Pinocchio a son village, bien réel!

Savez vous aussi qu'au XX° siècle, ce conte a été l'ouvrage le plus vendu en Italie, avec dix millions d'exemplaires, juste après, bien sûr, la Divine Comédie de Dante (onze millions d'exemplaires).

L'un des premiers dessins de Pinocchio réalisé pour Collodi fut celui de Enrico Mazzanti ci-contre : il date de 1883.

Et pourquoi Vernante? Quel lien avec la marionnette au nez qui s'allonge?

Tout simplement, au départ, parce que Attilio Massino, dessinateur et illustrateur turinois d'albums de Pinocchio, est venu s'y installer, en 1944.

La municipalité reconnaissante a lancé le projet des fresques (Murales) sur les façades des maisons.
Inutile de dire que les habitants ont au départ rechigné à voir leurs façades ainsi décorées.
Quoiqu'il en soit, à partir de 1989, le dessinateur Bruno Carletto et son équipe a rendu possible ce projet.

Nous pouvons admirer actuellement 130 façades décorées dans le village, sur des épisodes de la vie de Pinocchio....ce qui a sans nul doute été un bon plan pour les visites et la prospérité de cette petite bourgade fort sympathique.

Autre caractéristique de ce village que je connais bien, ce qui ne gâte rien : des douceurs, les Vernantesi, délices au chocolat fourré et au rhum.

Egalement un café ( sur la photo) où l'on peut déguster l'un des meilleurs chocolats chauds italiens du coin, crémeux à souhaits.

Et pour finir, un authentique pub irlandais , à l'enseigne "Il Cavallino" où déguster une vraie Guinness avec de délicieux paninis (si, c'est possible!) préparés à la demande est un grand plaisir ; car tout celà est préparé avec soin et servi avec gentillesse et humour par Luciano, le maître des lieux! (pub non payée...)

Donc, si vous passez par là, n'hésitez pas!


samedi 28 novembre 2009

L'homme descend du singe...

...et le singe du cocotier.
C'est la version darwinienne (légèrement simplifiée) des choses.

L'histoire de la création dans la Bible est beaucoup plus complexe : elle nous raconte la chute du premier homme, Adam, suite à une sombre histoire d'arbre de la connaissance du bien et du mal. Pas facile à comprendre cette histoire de chute originelle!
Est-ce là une invention de juifs ignorants?
Et peut-on dire que la version de Darwin est plus proche de la vérité?

Jusqu'à présent, ces deux versions - visions - des choses semblaient inconciliables...

Jusqu'à ce que je lise dans un ouvrage du grand philosophe Léon CHESTOV (1898-1944), pas assez connu, car il sort par trop des sentiers battus, sa propre perception des choses.
Elle me semble, sous l'humour fin qui le caractérise, porter en elle une vérité.

Dans "Le Pouvoir des Clefs" (Flammarion 1967), on peut lire p 84:

"Si l'homme descendait du singe, il trouverait à la façon du singe ce dont il a besoin. On me dira que de tels gens existent et qu'ils sont même fort nombreux. certainement, mais il suit de là seulement que Darwin et les Juifs avaient également raison.

Une partie des humains descend d'Adam, sent dans son sang la brûlure du péché de son ancêtre, en souffre et aspire au Paradis Perdu, tandis que les autres proviennent du singe pur de tout péché. Leur conscience est tranquille, rien ne les torture et ils ne rêvent pas à l'impossible.
La Science consentira-t-elle à ce compromis avec la Bible?"

"Ah Chestov et les questions qu'il sait poser, la mauvaise volonté qu'il sait montrer, l'impuissance à penser qu'il met dans sa pensées!" s'exclamait Gilles Deleuze dans "Différence et Répétition"

vendredi 27 novembre 2009

Où suis-je ? Petit quiz photographique



...oui, où suis-je. Où mes pérégrinations ont-elles entraîné mes pas, aujourd'hui ?

Où se situe ce lieu où je me trouvais ce matin même?

Quiz!

Examinez bien la photo de gauche : un détail vous mettra sur la voie.

Cet endroit ne pouvait pas ne pas retenir mon attention : ayant pour nom Saint-Vincent, le patron des vignerons et en plus le prénom de mon fils.

Donc, pour vous mettre sur la piste : un lieu entouré de montagnes. Et pas loin, il y en a de fort belles, bien enneigées pour la saison! Voir photo de droite.

?

Celà pourrait être en "France de l'intérieur", comme disent souvent les alsaciens? Alors, en Savoie, pourquoi pas?

Mais ce n'est ni en Savoie, ni en Haute Savoie...Alors, où donc est-ce?

Mais oui! Dans l'ancien domaine de la Maison de Savoie (qui avait pour capitale Turin, en 1563, ne l'oublions pas!) , pour être exact. Les Etats de Savoie se composaient alors d'une dizaine de "baillis", dont le Val d'Aoste.

En 1861 Victor Emmanuel II incorpora dans le Royaume d'Italie les états de la Maison de Savoie qui n'avaient pas été récupérés par la France, dont le Val d'Aoste, région désormais autonome de la République Italienne.

Eh oui, cette photo a été prise au Val d'Aoste.

C'est une région qui vaut vraiment le détour, le séjour, et qui offre de splendides possibilités de randonnée, ne serait-ce que dans le Parc National du "Gran Paradiso" : ma-gni-fique!
D'ailleurs, 50% des valdôtains parlent encore le français.
Le petit détail qui pouvait vous mettre sur la piste, sur le panneau : "575 m slm" , soit "575m sul livello del mare"...au dessus du niveau de la mer, en italien!

mercredi 25 novembre 2009

Histoire de la "Folie Régnault", à Paris

La rue de la Folie-Régnault est une rue du XI° arrondissement de Paris, dans le quartier de la Roquette, proche du Cimetière du Père La Chaise.

Vers 1400, un riche commerçant du nom de Régnault de Wandonne était propriétaire de 17 ha sur l'une des sept collines de Paris, appelée "Champ l'Evêque" car elle appartenait au Moyen-Âge à l'Evêque de Paris. Au XII° siècle ce lieu se nommait "Mont-aux-Vignes ". Régnault y fit construire une maison cossue : une "Folie". Ce lieu dit se nomma alors "Folie-Régnault".
Deux siècles plus tard, les Jésuites en sont propriétaires et le transforment en lieu de convalescence.

La "Folie" accueille quelques heures le jeune Louis XIV venu assister de ce point de vue élevé aux combats de la Fronde. D'où le nom de "Mont-Louis" pris par la suite...

La "Folie" passa ensuite aux mains du Père François d'Aix de la Chaise (1624-1709) dit "le Père La Chaise" confesseur de Louis XIV.

Au début du XIX° siècle, y fut créé le Cimetière de l'Est, devenu le Cimetière du Père La Chaise, bien connu des parisiens, lieu de mémoire et de promenade.

Pour en revenir à la Rue de la Folie-Régnault, entre autres particularités, elle abrita la "Maison de Santé de la Folie-Régnault". Cette Maison, tenue par le Docteur de La Chapelle accueillit un certain nombre de prisonniers fortunés pendant la Révolution, dont un grand nombre finirent par être guillotinés. Tout comme pour la Maison Belhomme (voir note antérieure).

Elle abrita également le "Garage de la Guillotine", ou "Hangar de la Veuve ", d'où le "Bois de Justice" était sorti en catimini par des petits matins blêmes...

mardi 24 novembre 2009

Visite au Trocadéro

Je ne me lasse jamais de la perspective et de la luminosité du spectacle, même par temps brumeux, que l'on découvre du Trocadéro, à Paris.

Mais au fait qu'est-ce que le Trocadéro?

Une station de métro dans le XVI° arrondissement, un ancien bâtiment (le "Palais du Trocadéro") construit pour l'Exposition Universelle de 1878, remplacé par l'actuel Palais de Chaillot, lui-même construit pour l'Exposition Universelle de 1937...le-dit Palais de Chaillot est actuellement dans un état (intérieur en tout cas) totalement pitoyable et doit être rénové (Musée de l'Homme, Musée de la Marine,...).

Tout ça en souvenir de la bataille du 31 Août 1823 où un corps expéditionnaire français enleva le fort du Trocadéro qui défendait la place forte de Cadix...vous vous en souvenez? Moi, non, franchement.

Entre les deux ailes du Palais de Chaillot, l'Esplanade des Droits de l'Homme descend vers la Seine et la Tour Eiffel.

Les inscriptions aux frontons du Palais de Chaillot sont de Paul Valéry.
J'aime particulièrement celle qui est sur la photo. Cliquer pour agrandir.

"Tout homme crée sans le savoir, comme il respire.
Mais l'artiste se sent créer. Son acte engage tout son être. Sa peine bien-aimée le fortifie. "

Vrai aussi des "artistes" qui "exposent" sur l'Esplanade, comme sur la photo de droite?

J'en doute et je sens la statue qui contemple le commerce qui s'y déroule jour après jour bien perplexe...

dimanche 15 novembre 2009

Le chanteur malien Salif Keita et "La Différence"



Depuis 40 ans, Salif Keita, le grand chanteur malien, chante sa différence (il est albinos). Il faut dire que sa situation n'a pas été facile : dans plusieurs pays d'Afrique, encore actuellement, les albinos sont l'objet de rites sacrificiels!

Cette particularité génétique alimente l'action et les chants de Salif Keita, et en particulier son dernier album : "La Différence", qui sort en ce moment.
"La différence est plus une beauté qu'une malédiction."
"La différence, c'est la vie."
"C'est la différence qui fait bouger le monde."
"Chacun à son tour aura son amour."

Salif Keita apporte son message "aux sourds, aux aveugles, aux paralytiques, aux Blancs qui se sentent Noirs parce qu'ils adorent l'Afrique, aux Noirs qui se sentent Blancs, parcequ'ils n'ont pas connu le territoire de leurs ancêtres..."

Salif Keita s'engage : "Je suis toujours un musicien qui peut parler d'amour, mais chaque fois que je fais de la musique et que je peux parler de politique, je le fais."

Il lance aussi un cri en faveur du fleuve Niger, au bord duquel il a grandi, et qui sert trop souvent de poubelle publique. On l'appelle l' "Ambassadeur Vert de l'Afrique"


Voyez ce petit film!

jeudi 12 novembre 2009

La "musique carnatique", en Inde du sud : formidable!

La musique carnatique est la musique de l'Inde du Sud. Les Etats du Sud sont l' Andhra Pradesh, le Karnataka, le Kerala et le Tamil-Nadu.
Le nom de "carnatique" vient de Carnatic, une ancienne région du Deccan, plus vaste que le Karnataka actuel.

La musique de l'Inde du Nord est ce qu'on appelle la musique hindoustanie, largement popularisée par Ravi Shankar et Ali Akbar Khan, et par les merveilleux instruments que sont le Sitar et les tablas. Cette musique du Nord est fondée sur une improvisation de plus en plus rapide à l'intérieur des modes mélodiques que sont les ragas. L'auditeur est totalement aspiré dans un voyage qui le transporte rapidement dans une sorte de méditation musicale.

La musique carnatique, elle, est toute autre. Ses racines remontent à au moins 2000 ans à l'époque où le sage Bharata écrivait le Natya Sastra, l'un des premiers traités de musicologie de l'histoire de l'humanité.

Les musiciens s'inspirent de compositions venant pour la plupart des maîtres du passé, tels que les membres de la "Trinité carnatique" : Tyagaraja (1767-1847), le Mozart de l'Inde du Sud, Muttusvami Diksitar (1775-1835) et Syama Sastri (1762-1827). L'improvisation y est moins perceptible. Le rythme est plus vif, et d'une incroyable richesse. La musique y est aussi basée sur les ragas (mélodie) et les talas (rythme).

La musique carnatique est encore largement méconnue en Occident, si ce n'est de quelques spécialistes, mais aussi d'amateurs, rasikas, dont je suis, fascinés par son incroyable mathématique rythmique, ses potentialités mélodiques, son système de gammes. Mais cette musique, que l'on peut écouter pendant des heures, lors des concerts, est aussi d'une extrême complexité.

La caractéristique de cette musique est que des chanteurs ("vocalists") s'y expriment, accompagnés d'instruments qui lui sont propres.

Il y a le Tampura, (photo à gauche) instrument simple à trois cordes, qui sert de "bourdon"pour les chanteurs, la Vina (en haut à droite, qui ressemble au Sitar, mais se joue horizontalement).

Le violon, instrument majeur, est joué par un musicien assis en tailleur par terre, donc l'instrument est en général bloqué entre sa poitrine et sa cheville droite.

Il y a aussi le Mridangam, tambour à deux peaux, le Ghatam, simple pot de terre cuite, le Morsing, sorte de petite guimbarde....

Tous les ans, j'ai eu le plaisir d'assister à Paris au "Festival Tyagaraja", avec les plus grands artistes carnatiques connus, mais il prendra malheureusement fin après le 8° Festival qui vient d'avoir lieu.

J'ai déjà fait le voyage en Inde du Sud, au Tamil Nadu en 2005 pour assister au Festival annuel de Musique carnatique de Chennai (ex Madras). Pour moi, ce fut une expérience trés intense, émouvante et exceptionnelle à tous points de vue.

Voici ci-dessous Suguna Purushothaman, que j'ai pu écouter à Paris en octobre :
http://www.youtube.com/watch?v=cmF048WWSTA

mardi 10 novembre 2009

Dans les vignes du Seigneur


Par temps maussade et de saison, cet après midi, randonnée dans les vignes du Seigneur. La forêt est en effet trop détrempée et nous descendons marcher dans le vignoble, pour profiter des dernières couleurs de l'automne : les vignes perdent leurs feuilles et leurs belles couleurs magiques. Le vignoble se charge d'humidité et se ternit.

Nous étions du côté de Kientzheim. A ne pas confondre avec Kintzheim, plus au nord, vers Châtenois et Orschwiller. Kientzheim jouxte les communes d'Ammerschwihr, de Sigolsheim et de Kaysersberg.

L'histoire de Kientzheim remonte au VIII° siècle.
Possession des Comtes de Lupfen, elle obtient le statut de Ville et peut s'entourer de remparts et de tours que l'on admire encore aujourd'hui.
La petite ville est ensuite vendue à Lazare de Schwendi qui en fait sa résidence.

La guerre de Trente ans a fait ici des ravages, comme partout en Alsace.
La dernière guerre y fut particulièrement meurtrière!
Témoin la nécropole nationale de Sigolsheim, érigée à la demande du Maréchal de Lattre de Tassigny, sur la colline du Blutberg (La montagne du sang), en souvenir des combats acharnés de janvier et février 1945 pour la réduction de la poche de Colmar.

Dans les vignes, en redescendant, pensifs, de la colline du Mémorial, de magnifiques grappes s'offraient à notre admiration, attendant les Vendanges Tardives de Gewurtztraminer, sur des ceps déjà dégarnis...

samedi 7 novembre 2009

Sonate d'automne à l'Abbaye de Marbach, en Alsace


Hier, je suis allé dans les Vosges pour une promenade automnale.

Mon circuit n'avait rien de spectaculaire, question paysages, mais la forêt avait un charme humide et nostalgique que j'ai fort apprécié : en effet, j'aime les saisons marquées de notre belle Alsace, et je prends le temps de m'y installer, de goûter ses couleurs splendides, de m'imprégner de ses odeurs de terres mouillées chargées de feuilles dorées.

Je suis parti de l' Abbaye de Marbach, ou ce qu'il en reste, près d' Obermorschwihr, dans le Haut-Rhin. (Ne pas confondre avec l' Abbaye de Murbach, près de Guebwiller, magnifique endroit, trés beaux vestiges, mais ceci est une autre rando tout autant, sinon plus, encore, chargée d'histoire).

Le chemin nous amène par une douce grimpette vers le col de Marbach, puis l' abri de Stauffen et retour, soit 2h30 de marche tranquille.
Possibilité, à partir du Col de Marbach de grimper au sommet du Stauffen avant de redescendre vers l'abri homonyme : un rallongis intéressant.

Partir du site de l' Abbaye de Marbach n'a fait qu'ajouter à ma promenade une touche prenante de nostalgie.

Ce site abrite actuellement l'Institut Médico Educatif Auguste Biecheler.

Ne subsiste de cette Abbaye, fondée en 1089 que le Narthex et ses arcades romanes datant de 1152.

Le reste de l'Eglise, initialement longue de plus de 65 m et large de 20m, et considérée dans les années 1200 comme un véritable Cluny alsacien n'est plus que traces dans un verger, dans un lieu propice à la méditation et au souvenir de 700 ans d'histoire, de gloire...et de décadence. Reste un porche de 1490 et un mur d'enceinte terminé en 1496.

Reste aussi l'un des plus extraordinaires et plus précieux manuscrits alsaciens : le Codex Guta-Sintram.

Il fut rédigé en 1154 par la chanoinesse Guta de Schwartzenthann et enluminé par le chanoine Sintram de Marbach.
Ce manuscrit, compte tenu de son âge, du décor roman, des enluminures extraordinaires et de son contenu, appartient aux trésors culturels d'envergure en Europe. Il est précieusement conservé au Grand Séminaire de Strasbourg.

vendredi 6 novembre 2009

Voyageurs : n'oubliez pas la ligne de changement de date!

Je me plains, je peste, non seulement contre les changements d'heures que l'on nous impose 2 fois par an (chat chuffit! ), mais aussi contre les décalages horaires, lors de vols internationaux. Mais là on n'y peut rien, mais j'ai de plus en plus de mal à récupérer : mon horloge interne commence sérieusement à fatiguer.
"Le Chat" ne s'y retrouve pas non plus, apparemment!

Je me pose souvent la question : que se passerait-il si je devais, en plus, franchir la "ligne de changement de date" ? Question futile, peut-être, car je n'envisage pas d'aller voyager du côté du Pacifique dans les jours qui viennent...mais sait-on jamais!
Cette "ligne de changement de date" est une ligne imaginaire qui "longe" plus ou moins le 180° méridien, dans le Pacifique, aux antipodes donc de notre bon vieux Méridien de Greenwich. Une "ligne" un peu tordue, en fait, comme on le voit sur le schéma, pour ne pas troubler certains archipels et laisser leurs malheureux habitants couler une vie tranquille dans le même calendrier et non pas à cheval sur deux dates, m'enfin!

Quoiqu'il en soit, il n'y a pas photo, on a beau dire, on a beau faire, lorsqu'on traverse cette ligne, on change de date : un voyageur voyageant vers l'est doit retrancher un jour en franchissant la ligne et vice-versa! C'est quand même autre chose que ce que nous avons subi le 25 octobre, n'est-il pas vrai?

Imaginez donc :
Un voyageur part des îles Tonga pour aller aux Samoa par avion (trajet de 2 heures). Manque de chance, l'heure légale diffère de 24h entre ces 2 îles. Donc, suivez bien : s'il part des Tonga à midi le mardi, il arrivera aux Samoa à 2h de l'après midi le lundi. Ou bien : un vol Air Kiribati parti le dimanche matin à 6h d'Hawaï arrive aux Iles Christmas 3 heures après ...le lundi, puis, après escale, retourne à Honolulu le dimanche dans l'après midi (Source Wikipedia).

Voyager n'est donc pas chose aisée, ça, on le savait (ça forme la jeunesse mais déforme les valises, etc,...), mais ici, ça se complique drôlement: on peut, lors de son "trip", vieillir ou rajeunir juste en passant une ligne!




jeudi 5 novembre 2009

Che ora è? avec Bergmann et Mastroianni

Avec ce changement d'heure, le dimanche 25 Octobre, je suis tout déboussolé. Cette situation est ridicule, fatigue tout le monde, les vieux et les jeunes.

J'ai du prendre le train pour être auprès de mes petits enfants, vacances scolaires de la Toussaint obligent.
Le départ à la Gare St-Lazare, à Paris, ne m'a en rien facilité les choses.

De toutes façons, ce matin là j'avais encore fait ce rêve désagréable d'être l'homme qui regarde sa montre -sans aiguilles - dans "Les Fraises Sauvages" de Ingmar Bergmann (1957). Et je m'étais réveillé en sursaut, mais à mon heure habituelle...

Et puis, m'est revenu à l'esprit et au coeur ce film d'Ettore Scola vu il y a 20 ans (1989) "Che ora è? ".
Un film absolument magnifique, émouvant et tout et tout...qui m'a marqué.
La rencontre improbable entre un père et son fils .
"Quelle heure est-il? "
L'heure indiquée par le destin, le temps d'une "brève rencontre"...Marcello Mastroianni et Massimo Troisi époustouflants.
Voyez :