samedi 26 juillet 2014

Randonnée dans le "Parco Naturale Alpi Marittime", à Palanfré


Nous randonnons régulièrement dans le Parc National du Mercantour, en France (Voir ma note précédente), et avons fort apprécié, il y a quelques jours,  une incursion de l'autre côté de la frontière, en Italie, dans le "Parco Naturale Alpi Marittime".

De l'autre côté du massif du Mercantour, nos amis italiens ont en effet créé le "Parco Naturale Alpi Marittime", en 1995.



Ce Parc est issu de la fusion du Parc Naturel de l'Argentera, créé en 1980, et de la "Riserva dei Bosco e dei Laghi di Palanfré", créé en 1979.

En orange le Parc italien
En vert, le Parc français
Nous sommes allés randonner plus précisément dans la "Riserva  dei Bosco e dei Laghi di Palanfré", à l'extrême est de cette zone orange, qui est une réserve naturelle de toute beauté : une petite vallée ascendante cernée de falaises, en direction du sud, vers le Mont Frisson (2634m).




Vers le Mont Frisson



Les courageux peuvent atteindre, à partir du Mont Frisson, le Rocher de l'Abysse (2756m), côté français, sommet que j'ai déjà eu l'occasion de gravir plusieurs fois en partant de Castérino.

Nous avons là une réserve naturelle avec une richesse extraordinaire au niveau de la flore: une trentaine d'espèces d'orchidées , des lys Martagon,...

Orchidée


Partis de Palanfré (1379m), joli petit hameau d'altitude, au dessus de Vernante, en bas du Col de Tende, côté italien, nous sommes passés au Lago inferiore del Frisson (2057m), avons rejoint le Lago degli Alberghi, puis retour sur Palanfré.


Lago Inferiore del Frisson

Aucune frontière physique ne sépare le Mercantour du Parc Alpi Marittime : ils forment en effet une entité écologique et géologique unique.

De plus, pendant des siècles, ils ont entretenu des liens économiques et culturels étroits.

D'ailleurs, le "Parc National du Mercantour" s'est jumelé avec le Parc italien : normal!
Ensemble, ils forment un espace privilégié de plus de 100 000 ha à cheval sur les Alpes, avec une frontière commune de 35 km.

Tout cela permet de mieux répondre aux exigences de gestion et de protection d'un patrimoine naturel exceptionnel.

Descente sur Palanfré
Une randonnée de 4h et 678m de dénivelé positif, mais quel spectacle, quelle beauté!


vendredi 25 juillet 2014

Randonnée dans le Parc National du Mercantour



C'est dans l'extrême Sud Est de la France que l'on peut découvrir le Parc National du Mercantour.
C'est le dernier promontoire de l'arc alpin au sud, avant sa brusque plongée dans la Mer Méditerranée.

Le Parc National du Mercantour

Le Parc s'adosse à la frontière du Piémont italien.

La Cime du Gélas, le plus haut sommet du Mercantour, à 3143m d'altitude est seulement à 50km à vol d'oiseau de la mer.

Au milieu du XIX° siècle, le Mercantour appartenait au Royaume de Piémont-Sardaigne.
Vittorio Emmanuel II, le "Roi chasseur", fut le premier à se préoccuper de la sauvegarde de ce territoire, et  créa en 1859 une "Réserve Royale de Chasse", qui englobait également le Massif de l' Argentera contigu.

Le "Parc National du Mercantour" fut créé en novembre 1946.


Il abrite, entre autres, les hautes Vallées mystérieuses des Merveilles, de Fontanalbe, et de la Valmasque, au pied du Mont Bégo (2872m).

Au pied du Mont Bégo


Modelées par les glaciers qui se sont retirés il y a 10 000 ans, on y découvre des chapelets de lacs, des sommets grandioses et des roches finement polies sur lesquelles, il y a 5000 ans, nos ancètres ont laissé 36 000 gravures rupestres étonnantes, faisant de ce site un des plus grands sanctuaires à ciel ouvert d'Europe.

"Le Sorcier"

Nous aimons particulièrement randonner dans ces paysages grandioses.
L'apogée de notre séjour fut cette année une belle, grande et longue randonnée dans la Vallée de la Valmasque.

Cette Vallée est ainsi nommée à cause d'une légende qui raconte qu'une sorcière, la "masca", accusée de tous les maux, et en particulier des mauvaises récoltes, aurait été chassée dans cette inquiétante vallée d'altitude.

Avec ses trois lacs, (Lac du Basto-2341m, Lac Noir-2278m, Lac Vert - 2221m) cette vallée est absolument magnifique, dominée par des sommets de près de 3000m.



Une belle boucle nous mène, après des paysages lunaires, à la Baisse de Fontanalbe-2568m, qui domine la Vallée de la Valmasque, puis aux trois lacs, puis au Refuge de Valmasque, au bord du Lac Vert, puis retour en direction de Castérino, à l'entrée du Parc.


Il faut compter une longue randonnée sportive de la journée.


Cette fois ci les névés étaient nombreux, ralentissant notre progression...



Vers le Lac Noir

...mais la récompense fut permanente, tout au long de ce magnifique circuit d'altitude et la météo du jour exceptionnellement clémente, dans la seconde quinzaine d'un mois de juillet maussade.



mercredi 9 juillet 2014

Les masques de James Ensor au Kunstmuseum de Bâle



Nous avons pu admirer une très belle exposition ("Les masques intrigués") consacrée à James Ensor, au Kunstmuseum de Bâle (16 février au 25 mai 2014), composée d'oeuvres provenant du Musée Royal des Beaux Arts d'Anvers et de collections suisses.

Autoportrait
au chapeau fleuri

Des masques, des fantômes, des crânes, des squelettes et autres figures macabres surgissent de ses toiles pour former d'étranges scènes : l'oeuvre de James Ensor est grotesque, terrifiante, agressive, mais toujours portée par un humour et une ironie profonds.

Squelettes se disputant un hareng saur
(Art Ensor)

James Ensor, peintre belge né à Ostende le 13 avril 1860 de père anglais et de mère flamande, et décédé à Ostende le 19 novembre 1949 est un artiste inclassable.

Intrigue

Il a traversé tous les styles picturaux : de naturaliste, il s'est tourné vers le symbolisme, l'expressionnisme, le surréalisme, le fauvisme...

Tant de mouvements et d'influences qui ont fait de ses oeuvres des étrangetés à part entière où la mort et les masques se mêlent en une satire déroutante.

La mort et les masques
Sa mère, sa grand mère et sa tante tenaient sur la plage d'Ostende un magasin d'objets en coquillages, de souvenirs et de masques de carnaval.
Sa vie et son oeuvre se sont imprégnées de cette atmosphère, ainsi que de celle du carnaval d'Ostende.

Dans la famille, son père fut mis de côté et sombra dans l'alcoolisme et la drogue.

Les masques singuliers

Ensor quitta rapidement l'école, entra aux Beaux Arts de Bruxelles où il travailla sans relâche pour des résultats médiocres et s'insurgea contre l'académisme.
Sa mère le considérait comme nul...

Il se réfugia dans le grenier de la maison familiale pour peindre.
Il vivra dans cette maison jusqu'en 1917.

A cette époque il écrit :" Mes concitoyens, d'éminence mollusque m'accablent. On m'injurie, on m'insulte : je suis fou, je suis sot, je suis méchant, mauvais..."
Il entame alors une de ses périodes les plus créatrices.

Le peintre squelette

En 1883, il est l'un des membres fondateurs du groupe bruxellois d'avant garde Les Vingt, dont il est mis à l'écart peu de temps après : il sombre un moment dans la déraison et balafre ses toiles de couleurs rougeoyantes exaspérées.

Par sa prédilection pour les personnages masqués et les squelettes qui, dans ses tableaux, grouillent dans une atmosphère de carnaval, Ensor est le père d'un monde imaginaire et fantastique qui annonce le surréalisme.

L'entrée du Christ à Bruxelles

Son déni radical de l'idéal de beauté propre à l'histoire de l'art occidental, ses motifs où l'absurde et le grotesque du quotidien des humains sont mis à nu, ont fortement influencé des artistes comme Alfred Kubin, Paul Klee, Emil Nolde, Ernst Ludwig Kirchner (Die Brücke), et ont fait d' Ensor un précurseur.

L'homme de douleur

Ensor doit attendre le début du siècle suivant pour obtenir enfin la reconnaissance de son oeuvre : expositions internationales, anoblissement, Légion d'Honneur,...

James Ensor

...mais face à cette reconnaissance trop longtemps attendue, il a une réaction imprévue : il abandonne la peinture et consacre les dernières années de sa vie à la musique.

James Ensor à l'orgue

Je conseille, à cette occasion, un tout petit et joli livre (33 pages) écrit par le peintre Pierre Alechinsky : "La gamme d'Ensor", paru chez Fata Morgana, illustré de trois encres de Chine de l'auteur.




mercredi 2 juillet 2014

Photographie : l'Ouest américain vu par David Muench


J'ai eu l'occasion d'admirer des oeuvres du photographe américain David Muench, l'an passé, au Phoenix Art Museum, en Arizona, parmi d'autres oeuvres dont je rendrai compte ultérieurement.

David Muench

David Muench né en 1936 à Santa Barbara, en Californie, est connu aux USA pour ses magnifiques photos de l'Ouest américain.


Tout gamin, il accompagnait son père, Josef Muench, photographe paysager, dans les plus fabuleux recoins de l'Ouest américain.


David Muench a étudié à l' Université de Californie à Santa Barbara, puis au "Rochester Institute of Technology in New York", mais il revint à la photographie paysagère en 1964 :

"C'était dans mes gènes et je ne le savais pas!"

Ses deux enfants sont photographes paysagers...


Il a en particulier travaillé pour la revue Arizona Highways (Voir ici ) pendant plus de 50 ans, comme son père.


Le nom de David Muench est associé aux magnifiques photos couleur de l'Ouest, tout comme, une génération avant lui, celui d'Ansel Adams - le grand-père de la photographie paysagère - l'est aux extraordinaires clichés en Noir et Blanc de l'Ouest américain.

Voir ici, ici et  mes notes sur Ansel Adams.



David Muench utilise la lumière de telle sorte que ce soit elle qui peigne le paysage devant son regard, retrouvant ainsi le sens du mot "photographie" : écrire avec la lumière.
Mais pour ce faire, il doit attendre des heures que cette lumière soit parfaite...tout comme Ansel Adams le faisait.

La beauté de ses clichés vient aussi du fait qu'il porte une attention aigüe aux plus petits détails tels que la texture des roches, des écorces,... De plus, la chambre 4x5" permet le rendu de ces plus petits détails à la perfection.



David Muench s'est vite aperçu que les couleurs de ses films évoluaient dans le temps ; il a ainsi du scanner tous ses clichés et les retraiter sur ordinateur, tout en restant fidèle à ses intuitions de départ.

"Il est essentiel que les images ne disparaissent pas plus vite que les paysages..."




Ansel Adams n'avait bien entendu pas rencontré cette difficulté avec les photographies N&B, qui durent beaucoup plus longtemps tout en conservant toutes leurs qualités initiales.


Ici, admirez sa galerie de photos!

Voir, par ailleurs, ici, "The top 10 most influential Nature photographers of all-time"

mardi 1 juillet 2014

Photographie : Emmet Gowin à la Fondation HCB



En ce moment se tient, et jusqu'au 27 juillet 2014 une importante rétrospective d'oeuvres du photographe américain Emmet Gowin, à la Fondation Henri Cartier Bresson, à Paris.

Emmet Gowin

Emmet Gowin, né en 1941 à Danville (Virginie), commence à photographier dans les années 1960.


Il devient l'élève d' Harry Callahan (Voir sur mon site photo ici ) à la Rhode Island School of Design.


Il s'est nourri des images de Henri Cartier Bresson, d'Ansel Adams (Voir sur mon site photo ici ) et de Walker Evans (Voir sur mon site photo ici ).


C'est l'univers quotidien qui deviendra sa source principale d'inspiration, en particulier sa femme Edith.


"Photographier Edith reste le fil conducteur et l'expérience rédemptrice de ma vie. C'est, dans une large mesure le poème central de mon oeuvre!"



Ses épreuves sont uniques : tirages virés à l'or sur des papiers salés anciens ou faits à la main.





Plus tard, dans les années 1980, il élargira son champ de vision et s'intéressera aux paysages et aux marques laissées par l'homme, quelles qu'elles soient.

Il se lance ainsi dans la photographie aérienne quasi abstraite de sites dévastés par des éruptions volcanique, de mines à ciel ouvert, ou de sites d'expérimentation nucléaires.





Emmet Gowin produit depuis 50 ans une oeuvre singulière et sensible.

 "La réalité est plus vaste que tout ce que nous pouvons imaginer, plus que tout ce qu'on peut souhaiter."

Une magnifique exposition à ne pas rater!