vendredi 28 novembre 2014

Opéra : l'Elixir d'Amour de Donizetti à Covent Garden


Quatre jours après Le Barbier de Séville retransmis du Met, au Kinépolis de Mulhouse, nous avons assisté en retransmission live depuis Londres (Royal Opera House à Covent Garden) à une belle représentation de l'Elixir d'Amour (L'elisir d'amore) de Donizetti au Cinéma CGR de Colmar.

La mise en scène de Laurent Pelly est colorée, hilarante, vive et bien enlevée.

Tendresse, humour et soleil sont au rendez vous!


L'intrigue se déroule dans la campagne italienne des années 50 entre meules de foin et vespas.

Cet opéra incontournable de Donizetti rencontre un triomphe incontesté depuis sa création en 1832.

Tous les ingrédients de l'élixir d'amour sont là : une histoire d'amour touchante, un sens extraordinaire de la comédie, une musique émouvante...

Donizetti (1797-1848) est considéré comme l'héritier de Rossini et le précurseur de Verdi.

J'ai déjà vu, retransmis du Met, trois opéras de Donizetti : une Ann Boleyn bouleversante (ici), une Lucia di Lammermoor sombrant dans la folie (ici) et un Don Pasquale magnifique (ici).

Vittorio Grigolo (Nemorino) est un excellent chanteur avec de plus une présence scénique époustouflante et émouvante.

Vittorio Grigolo
Bryn Terfel tout autant présent et à l'aise dans le rôle du charlatan Dulcamara que dans celui de Votan, dans Siegfried de Wagner en 2011 au Met (ici), dans Die Walküre en 2011 (ici), dans l'Or du Rhin en 2010 (ici) : magnifique chanteur et acteur à la présence exceptionnelle.

Bryn Terfel

Lucy Crowe incarne avec retenue et une grande finesse la riche et instruite Adina, peu sensible aux charmes de Nemorino...en tout cas au début de l'intrigue.

Lucy Crowe

Levente Molnar joue , à mon goût, de façon un peu excessive le rôle de Belcore, mais n'est-ce pas avant tout un rôle de fanfaron, qui fait inévitablement penser à Vittorio Gassman dans les films de Dino Risi?

Levente Molnar
A nouveau une excellente soirée, non seulement de par la qualité vocale et le jeu scénique des interprètes, mais aussi par la qualité du jeune, fougueux et talentueux chef d'orchestre Daniele Rustioni!

Daniele Rustioni
Une introduction à cet "Elisir d'amore" : ici ...et le "trailer' du ROH : ...

jeudi 27 novembre 2014

Un Opéra Bouffe réjouissant : le Barbier de Séville


La retransmission en direct du Metropolitan Opera à New York, du Barbier de Séville, Opéra Bouffe de Rossini, nous a donné l'occasion de passer, ce vendredi 22 novembre, une soirée musicalement bien orchestrée et réjouissante de par une mise en scène originale, une technique vocale magnifiquement maîtrisée,  et des jeux d'acteurs plaisants, voire déjantés par moments, et fort divertissants.

Rosina, Almaviva et Figaro

Inspiré du premier volet de la trilogie de Beaumarchais, il s'agit là de l'Opéra le plus célèbre de Rossini et, parait-il, le plus grand chef d'oeuvre de l'Opéra Bouffe italien.

Cet opéra, dans une mise en scène de Bartlett Sher et avec les décors originaux de MichaelYeargan, nous a offert des rebondissements incessants, des rires, des déguisements, des sérénades, des facéties gestuelles et verbales et des insolences réjouissantes.

Un rythme effréné parfaitement mené par la baguette du chef d'orchestre Michele Mariotti mais aussi un travail tout en légèreté pour ne pas dominer les vocalises des chanteurs.

Chritopher Maltman (Figaro), Isabel Leonard (Rosina), Maurizio Muraro (Bartholo)  et surtout Lawrence Browlee (Le Comte Almaviva) furent absolument excellents, chacun dans son registre.

Sérénades, duos et ensembles inondent cette partition inventive de portraits hauts en couleur et de vocalises, où, encore une fois Lawrence Brownlee a été tout à fait excellent.
Il maîtrise les techniques vocales rossiniennes avec un engagement physique époustouflant.

Lawrence Brownlee

Je l'avais écouté en 2010 dans le rôle de Rinaldo dans Armida de Rossini : voir ici.

Je me souviens également des belles prestations d'Isabel Leonard en avril 2014, dans le rôle de Dorabella, dans un brillant et fougueux Cosi fan tutte (voir ici) et en 2012 dans le rôle de Miranda dans La Tempête , magnétique et émouvante, de Thomas Adès.

J'ai eu grand plaisir à la retrouver : dans le Barbier de Séville, elle fait preuve d'une présence et d'un charme irrésistibles, et un grand bravo pour le placement de la voix dans les coloratures (voir ici) les plus complexes!

Isabel Leonard

Christopher Maltman n'est pas un expert de technique rossinnienne, mais c'est un excellent chanteur et un très bon acteur.

Christopher Maltman
Une excellente soirée!

Voir ici l'avis tout différent de JCMemo sur cette retransmission!

jeudi 20 novembre 2014

En Californie : le "17 miles drive", un incontournable!


La route dite du "17 miles drive", soit 27 km, sur la péninsule de Monterey, en Californie, à environ 2h au sud de San Francisco est un incontournable, un "must" : une route panoramique qui sillonne la Forêt Del Monte, nous fait traverser de très riches quartiers où les golfs abondent et qui nous offre des points de vue absolument magnifiques sur le Pacifique.

17 miles drive

Comme il s'agit d'une route privée, qui traverse les résidences de Peeble Beach, il nous en a couté 10$ de péage...
Notre retour sur investissement fut à la hauteur de nos espérances, et même largement au delà!
Voir ici pour plus de détails.

The Lone Cypress
âgé de plus de 250 ans


Nous avons parcouru cette route lentement et avec grand plaisir et ce fut pour moi une redécouverte, ma dernière visite datant de ... 25 ans.

Comme les américains ne sont jamais avares de superlatifs concernant leur pays, et j'avoue que c'est souvent mérité - , nous avons là "One of the most famous scenic drives in the world", "One of the nature's greatest treasures", "The greatest meeting of land and sea in the world", etc,...

Par ailleurs, la Highway 1 (Voir ici ) qui longe la côte pacifique, nous a offert des paysages également superbes, et une faune nombreuse et remarquable, tels les éléphants de mer (Elephant seals), les cormorans et les pélicans.

Le Pacifique calme...

...et celui qui l'est moins!
Colonie d'éléphants de mer

Eléphant de mer


Pélican

Donc, du "tourisme nature", après nos épisodes de "tourisme culture", sur lesquels j'aurai l'occasion de revenir.


mercredi 19 novembre 2014

A nouveau en Californie, au Norton Simon Museum



Voila que le Promeneur du 68 est de retour des USA, juste à temps pour accueillir, à Paris, un nouveau petit-enfant : que du bonheur!

Je suis parti du 28 octobre au 11 novembre, et notre périple nous a à nouveau mené en Californie, à partir de Phoenix, Arizona, au Norton Simon Museum de Pasadena.

 Soit 350 miles (563 km) de traversée de déserts et de zones arides...

Pause sur la route, en Arizona

Le Norton Simon Museum est un musée splendide et pourvu de collections d'une richesse exceptionnelle, comme le sont souvent les musées privés aux USA.

Et voila donc que je retrouve avec plaisir le havre de fraîcheur et de beauté de ce lieu unique où j'étais déjà le 25 mai 2012 : voir ma note ici .

Dans le jardin du Norton Simon Museum

Je vous fais partager, un peu au hasard, un de mes nombreux coups de coeur.

Picasso : "Buste de femme", 1923.

Au début des années 1920, Picasso s'est inspiré de l'antiquité classique.
Il a peint un certain nombre de femmes seules, vêtues de robes simples, un peu à l'antique, avec un air de force et de dignité, celui des héroïnes classiques.

Cette jeune femme, perdue dans ses songes, prend une pose, et on a l'impression d'être là face à une statue de marbre.

Les ombres sont grises et noires. 
Des détails, tels que les yeux et la chevelure, sont renforcés à la craie noire.
La signature en haut et à droite est la seule touche de couleur.

Buste de femme, 1923
Huile et craie noire sur toile

L'impression que j'en retire est celle d'une certaine complexité psychologique : la palette monochromatique et le regard lointain semblent suggérer une certaine sérénité...

...mais les bras et les mains plus grands que nature, en premier plan, traduisent une anxiété sous jacente.