vendredi 14 février 2014

Silence sur ce blog : le promeneur du 68 se promène...


Silence radio sur ce blog pendant une vingtaine de jours : 
le promeneur du 68 part randonner du côté du soleil.

Où ? Mystère pour le moment...

Seule information : c'est à 4500 km de Paris, soit dans les 6h de vol.

C'est par ici...

... et aussi par là.

La suite dans la prochaine note...

Portez vous bien!

Opéra : à Covent Garden, un Don Giovanni hors du commun!



Mercredi, nous avons assisté à la transmission "live", depuis Covent Garden, d'un Don Giovanni hors du commun (au cinéma CGR de Colmar).

Don Giovanni au ROH

Les opéras donnés au Royal Opera House (ROH) à Covent Garden sont toujours magnifiques, et ce Don Giovanni nous a donné 3h40 de grand bonheur lyrique.

Un chef d'orchestre au plus haut niveau Nicola Luisotti (Voir ici) a su nous communiquer toute la puissance, la magie et l'émotion de cette oeuvre absolument bouleversante de Mozart.

Nicola Luisotti, chef d'orchestre

La mise en scène de Kasper Holten (Voir ici) était particulièrement originale...

Kasper Holten, metteur en scène

... le tout sur des décors étonnants d' Es Devlin : scène tournante sur 2 niveaux accompagnée de projections vidéo magiques de Luke Halls..




Les interprétations de Don Giovanni par Mariusz Kwiecien (Voir ici) et de Leporello par Alex Esposito ont été éblouissantes de vérité, d'humour et de tragique.

Mariusz Kwiecien, un Don Giovanni
magnifique et bouleversant
Alex Esposito, en génial Leporello
Le Baryton Mariusz Kwiecien nous a transporté, fasciné, enthousiasmé, et à la fin, totalement bouleversé, tant son investissement dans l'interprétation du drame de Don Giovanni a été total!

Mariusz Kwiecien

Les autres interprètes de ce drame nous ont donné une prestation au plus haut niveau, pour ne citer que les personnages féminins qui gravitent en un ballet incroyablement précis, tendu et bouleversant autour du séducteur libertin et blasphémateur : Mailn Bystrom (Donna Anna), Véronique Gens (Donna Elvira),  Elisabeth Watts (Zerlina).

Mailn Bystrom
en émouvante Donna Anna
Véronique Gens en Donna Elvira affrontant
désespérément Don Giovanni

A noter que le metteur en scène Kasper Holten a choisi le parti pris de nous faire ressentir que les personnages féminins n'étaient pas forcément d'innocentes victimes du séducteur impénitent, mais pouvaient être aussi "mauvaises", sinon pires que Don Giovanni...
...et que leur séducteur pouvait n'être - au fond de lui - qu'un être malheureux à l'âme sensible et torturée cherchant en vain le véritable amour ... lequel s'avèrera définitivement hors d'atteinte.

Don Giovanni et le Commandeur,
Alexander Tsymbalyuk
J'ai vraiment apprécié la mise en scène et l'interprétation de la fin tragique de Don Giovanni, qui, au lieu de nous montrer une descente dans les flammes de l'enfer de façon par trop réaliste et extérieure, nous montrent un Don Giovanni qui se retrouve emmuré dans une atroce solitude, entouré de portes qui se sont toutes fermées... définitivement!

Voir ici le trailer du ROH.

En résumé, une soirée lyrique hors du commun, avec un  Don Giovanni exceptionnel!

jeudi 13 février 2014

En Alsace, le village de Bergheim : un livre d'histoire à ciel ouvert!



Une magnifique randonnée, effectuée par un temps splendide (ciel bleu et température printannière), dans le cadre du Club Vosgien de Colmar, nous a permis de parcourir de magnifiques sentiers à travers vignes et forêts, sur les communes de Bergheim et de Thannenkirch.

Cette randonnée de 6h de marche nous a fait parcourir 18km, avec un dénivelé de 500m.

Nous sommes partis de Bergheim, situé peu après Ribeauvillé, sur la route des vins.

Nous sommes ensuite passés devant le château de Reichenberg, et, traversant Rodern, nous avons atteint Thannenkirch, pour redescendre ensuite, via le rocher remarquable du Schlüsselstein, vers Bergheim.

Bergheim (Voir ici), situé à 17 km au nord de Colmar, rassemble sa population dans un rectangle de 300 m sur 500 m, aux angles arrondis, déterminé par une double enceinte médiévale, qui est encore conservée sur quasiment toute sa longueur.

Ce village médiéval est un livre d'histoire à ciel ouvert, au passé riche et tumultueux remontant à la nuit des temps : voir ici.

Vue aérienne de Bergheim
Porte Haute de Bergheim

L'arbre le plus vieux de la région, un tilleul millénaire, trône encore, majestueux (et soutenu par des étais, dans son grand âge) dans le Herrengarten, tout à côté de la Porte Haute. 

Inscription sur le tilleul
de Bergheim
Son tronc a un diamètre de 1,80 m.
Au XIV° siècle, des fêtes se tenaient sous son feuillage, et il continue à fleurir!

Bergheim
Bergheim n'était pas à proprement parler une "ville libre", mais elle bénéficiait de nombreux privilèges : droit de monnaie, droit de juridiction et droit d'asile, reconnu depuis 1361.

Entre 1530 et 1664, 752 individus sont venus y demander asile, et 744 d'entre eux y ont été accueillis favorablement : il fallait toutefois que le délit fut excusable et sans préméditation!

En 1534, un habitant de Rodern qui y avait été accueilli fit ériger un monument près de la Porte Haute.

Le Lack'Mi

Celui ci montre un personnage, le Lack'Mi, qui, dévoilant son postérieur, nargue ses poursuivants.

Durant la guerre des paysans (1525), et la guerre de 30 ans (1632), et lors de nombreux autres conflits, les habitants de Bergheim opposèrent une résistance acharnée.

Les procès en sorcellerie n'épargnèrent pas Bergheim : vers la fin du XVI° et au début du XVII° siècles, quelques dizaines de malheureuses femmes furent condamnées à être brûlées vives...

Dans une note future, je donnerai des informations sur un site géologique remarquable que nous avons découvert lors de cette belle randonnée : la colline du Grasberg.

dimanche 9 février 2014

Opéra : une Rusalka bouleversante de Dvorak au Met !



Rusalka est l'opéra majeur d' Anton Dvorak, composé sur un livret en tchèque de Jaroslav Kvapil.
Il a été ressenti dès sa création, à Prague, comme un opéra national : on y retrouve en effet des mélodies folkloriques et des airs typiques de la musique tchèque.

Le Met, à New York, nous a permis hier soir d'assister à cet opéra retransmis en live, depuis le Kinépolis de Mulhouse : quel conte lyrique magique!

Anton Dvorak

Rusalka a été créé à Prague en mars 1901 et a connu un immense succès.

Sa musique respire une atmosphère particulière et déploie une grande délicatesse orchestrale.
Son lyrisme intense donne vie aux personnages.

Au fond d'un lac, une créature des eaux, une ondine, Rusalka (Renée Fleming), rêve de devenir humaine pour épouser le beau prince dont elle est amoureuse (Piotr Beczala).
La sorcière Jezibaba (Dolora Zajick) exauce son voeu, mais lui ôte la parole...

Piotr Beczala

Dolora Zajick et Renée Fleming

Piotr Beczala et Renée Fleming
Renée Fleming et Piotr Beczala

Cet opéra/Conte de fée tragique en trois actes est inspiré de "La Petite Sirène" d'Andersen.

La musique de Dvorak est somptueusement mélodique, sublime du début à la fin, et magnifiquement dirigée par le chef d'orchestre québécois Yannick Nézet-Séguin (Voir ici et ).

Dvorak offre à Rusalka une partition qui figure parmi ses pages les plus profondes, et dans son interprétation de son rôle fétiche, Renée Fleming étincelle une fois de plus !

Ecouter le Chant à la Lune ici : bouleversante Renée Fleming!

Le Chant à la Lune
au I° Acte

Traduction française :




Petite lune si haute dans le ciel,
Ta lumière transperce le lointain,
Tu vas de par le vaste monde,
Tu vas jusque chez les humains.
Arrête-toi un instant,
Dis-moi, où est mon amour ?
Dis-lui, lune argentée,
Que pour moi tu l'entoures de tes bras,
Tu luis pour qu'au moins un instant
Il se souvienne de moi en songe.
Et dis-lui que je l'attends,
Éclaire-le là-bas, très loin,
Et si j'apparais en songe à cette âme humaine,
Fasse qu'elle s'éveille avec ce souvenir !
Lune, ne te cache pas, ne te cache pas,
Lune, ne te cache pas !

Nous avons vécu là une magnifique soirée lyrique et poétique!


Ne manquez pas de voir ici l'article très complet de JCMemo sur Rusalka!

mardi 4 février 2014

Randonnée au dessus de l'Abbaye de Sankt Trudpert



Lundi, notre randonnée nous a permis, par un temps agréable, d'explorer un beau circuit de 11 km (3h) qui, de Untermünstertal, nous a permis de surplomber la belle Abbaye de Sankt Trudpert.

Untermünstertal est l'un des 2 quartiers, l'autre étant Obermünstertal  du village de Münstertal situé au sud de Freiburg im Breisgau, dans le Pays de Bade (Bade-Wurtemberg), non loin du Rhin et de l'Alsace.

Rathaus (Hotel de Ville)
de Münstertal

Il est situé dans une région connue sous le nom de Markgräflerland située à l'extrême sud ouest de l'Allemagne, et qui a comme frontière l'Alsace à l'Ouest et la Suisse au Sud.

Le Markgräflerland dans
le Bade Wurtemberg

Ce territoire qui était la propriété du Margrave de Hachberg-Sausenberg dès 1306 (Voir ici) a existé en tant que territoire indépendant au sein du "Deutschen Reich"de 1306 à 1503.

En 1556, le Markgräflerland tomba dans le giron de la Réforme et devint ainsi une "île" protestante dans ce qui était alors la "Vorderösterreich" catholique des Habsbourg (Voir ici), qui s'étendait à l'Ouest jusqu'à l'Alsace (Le Sundgau) et au Territoire de Belfort actuel et jusqu'au nord de la Suisse.
La capitale en fut Ensisheim, située dans le Haut-Rhin actuel, en 1431.

La ville la plus intéressant, à l'entrée de la vallée du Münstertal est sans conteste la ville de Staufen.
Elle est surplombée par les ruines de son château.

Ruines du château de Staufen

Dans la vieille ville (dans un bâtiment qui est actuellement celui de l'auberge "Zum Löwen") habitait le légendaire alchimiste Johan Georg Faust, à qui les seigneurs de Staufen avaient fait appel pour fabriquer de l'or, et qui disparut, en 1539, emporté par Méphistophélès, selon la légende.

Sur la façade de cette Gasthaus, on voit d'ailleurs une fresque représentant Méphistophélès brisant la nuque du Dr Faust...

Méphisto brisant la nuque de Faust

Le paysage et l'environnement que nous admirons au Münstertal est l'un des plus beaux de la Forêt Noire, et d'ailleurs, ce lieu était déjà apprécié et habité du temps des Celtes.

Au VII° siècle, le Moine missionnaire d'origine irlandaise-écossaise Trudpert s'y installa, et au VIII° siècle, un cloître y fut édifié.
Le village de Münstertal fut fondé, lui, en l'an 915.

On y trouve des vestiges d'activités minières (argent) remontant à l'an mille, qui procurèrent travail et revenus aux habitants de la vallée.

Armoiries de Münstertal

Notre circuit, donc, nous amène à dominer la belle Abbaye bénédictine de Sankt Trudpert avec son église baroque remarquable.

Sankt Trudpert
L'Eglise  baroque St Trudpert


C'est actuellement la maison mère des Soeurs de St Joseph.
Voir ici et .

Notre circuit, en passant par les lieux dénommés Schwärzhalde, Rittjockles, Bildstöckle, Stinke Lache,  nous a mené au point culminant dit "Kohlplätzle" (700 m).

Oratoire du Bildstöckle

Le retour, par le Thiloweg, nous a fait passer non loin des ruines du mur d'enceinte d'un château, le "Rödelsburg", vraisemblablement abandonné dès le XIII° siècle.

Nous avons pu, sur le chemin du retour, bénéficier d'un éclairage somptueux dans un sous bois nimbé  d'une légère brume, récompense bien méritée !


Encore une belle randonnée d'hiver, avec son bain de nature et son lot de découvertes, dans une magnifique région, située au Sud du massif du Kaiserstuhl !...