lundi 6 février 2023

Opéra : Gregory Kunde dans un Fidelio à la portée politique actuelle

 

Opéra unique de Beethoven, Fidelio fut pour lui un manifeste humain autant que musical. Il fut créé à Vienne le 23 mai 1814.

Héritier des Lumières et de la Révolution française, le musicien a mis tout son coeur dans cet hymne au courage et à la liberté face à la tyrannie : ici.

Ludwig van Beethoven
1770-1827

Puissant, passionné, Fidelio est un hymne à l'humanité, sombre et en même temps optimiste et lumineux.

C'est ce chef-d'oeuvre majeur du répertoire lyrique que nous a offert l'Opéra de Nice les 20, 22, 24 et 26 Janvier dernier, dans une mise en scène moderne, prenante et puissante : l'action se déroule dans une prison américaine du XX° siècle.

Le très grand ténor américain Gregory Kunde (qui est également un chef d'orchestre renommé) y incarne  Florestan qui, retenu prisonnier par l'arbitraire, est le symbole de la lutte contre toutes les tyrannies politiques.

Gregory Kunde
Florestan

Gregory Kunde développe d'emblée son extraordinaire voix de ténor : ici.

Ses appuis vocaux forgés dans de grands rôles lyriques se prêtent entièrement au rôle exigeant de Florestan.

Il est aux côtés de la merveilleuse soprano Angélique Boudeville (ici), dans le rôle titre; elle incarne Leonore, qui, déguisée en homme (Fidelio) se fait embaucher à la prison pour tenter de le sauver.

Angélique Boudeville
Fidelio/Leonore

Gregory Kunde et Angélique Boudeville

La dimension artistique est renforcée, avec des caméras visibles sur le plateau, qui retransmettent des images sur 7 écrans mobiles.


L'action se déroule dans un environnement carcéral américain avec le bruit d'ouverture des cellules, des détenus en balade, des gardiens de prison, des grilles,...

La direction musicale de Marko Letonja est absolument magnifique. La mise en scène est de Cyril Teste  et Céline Gaudier : un très grand bravo! Cet opéra, dans cette mise en scène, a été donné à l'Opéra Comique en 2021.

Cette oeuvre exceptionnelle du début du XIX° siècle, transposée à notre époque, questionne toujours avec autant d'acuité le courage et l'amour face à l'arbitraire de la tyrannie.

Voir ici le teaser de cet opéra.

Nous avons assisté peu de temps après, toujours à l'Opéra de Nice, le 28 janvier, à un concert symphonique de musique américaine et de morceaux d'opéra italien, dirigé par Gregory Kunde, qui, en bis, nous a donné sa magnifique interprétation de "Nessun dorma". Voir ici.






1 commentaire:

JCMEMO a dit…

A tort sans doute Fidelio ne figure pas dans mes opéras favoris...
D'après ta note je pense néanmoins que j'aurais apprécié ce spectacle de Nice.
Incroyable Gregory Kunde qui , à près de 70 ans poursuit une étonnante carrière de ténor (même si le timbre de sa voix a perdu un petit peu de son éclat).
Merci en tout cas pour ta note qui pourrait bien me "réconcilier" avec l'opéra de Beethoven !!!!