vendredi 24 août 2018

Au Piémont : la somptueuse Casa Cavassa de Saluzzo



Lors de notre séjour estival à Saluzzo, au pied du Mont Viso, au Piémont italien, nous sommes allés de surprise en surprise.

Tout d'abord, la ville elle-même, magnifique, siège d'un Marquisat de 1142 à 1548, date à laquelle il fut rattaché à la France: voir ici
Saluzzo devint alors Saluces.

Le Duomo de Saluzzo
1491
Façade d'une demeure du centre historique,
perché sur la colline
Une autre surprise : notre logement dans un ancien monastère cistercien, une adresse magique, au coeur et tout en haut de la vieille ville médiévale, monastère où les cellules des moines offrent désormais des aménagements douillets et des terrasses donnant sur le cloître (San Giovanni Hôtel) :

L'ancien monastère San Giovanni
devenu résidence de charme,
havre de paix  confortable


A deux pas de notre monastère, nous avons étés étonnés, et agréablement surpris de découvrir, au N° 5 de la Via San Giovanni, la Casa Cavassa (XV° siècle) du nom de la Famille de Saluzzo originaire de Carmagnole, la plus puissante après celle du Marquis lui-même.

La Casa Cavassa
qui atteint six étages dont trois sous terre
avec une vue magnifique

Derrière son beau portail Renaissance, elle abrite désormais le Museo Civico.

Le portail Renaissance de la Casa Cavassa


Galeazzo Cavassa fit, au XV° siècle, une ascension sociale rapide à la Cour du Marquis de Saluzzo Ludovico II.

Un Marquis éclairé

Le Marquis le nommera, en 1464 Vicaire Général du Marquisat, c'est-à-dire Haut Fonctionnaire chargé de l'administration civile et trésorier du Marquisat.

Cette période fut une période de paix, et de développement d'une cour vivante d'artistes et d'intellectuels : une école de chirurgie a été fondée, des lois révolutionnaires sur la santé promulguées,...

Le Marquis lui fit don de cette somptueuse demeure, un logement de fonction, en quelque sorte, qui sera transmis à son fils Francesco qui devint à son tour Vicaire Général du Marquisat.

Francesco Cavassa


La devise ambigüe de la Famille Cavassa, que l'on retrouve dans de nombreuses fresques à l'intérieur de cette belle demeure est "Droit Quoy Qu'il Soit', ou 'Droit Quoi Qu'il Soit' qu'on peut interpréter par 'Justice de toute façon', ou par 'En avant Quoi Qu'il arrive' associée à l'image du chevasson qui remonte le courant.




Ce bâtiment, beaucoup plus tard, fut acheté, en 1883 par le Marquis Emmanuele Tapparelli D'Azeglio, diplomate (Il fut ambassadeur à Londres), philanthrope, érudit, amateur d'art.

Emmanuele Tapparelli D'Azeglio
1816-1890
Il restaura cette demeure en ne gardant que les fresques et éléments Renaissance et en la meublant d'oeuvres et d'antiquités du XV° et du XVI° siècles provenant de sa très riche collection personnelle.



La Salle de Justice
En 1888, il fit don de cette maison extraordinaire à la Ville de Saluzzo aux fins d'en faire un Musée.



On peut admirer les magnifiques fresques monochromes de Hans Clemer, peintre flamand qui oeuvra à la Cour des Marquis de Saluzzo entre 1496 et 1511: voir ici.

Vue des fresques sur le mur de la galerie
1506-1511

Hercule

Dans les splendides salles et les chambres se succèdent les plafonds peints, les fresques, les cheminées monumentales, les meubles anciens, les stalles sculptées : de pures merveilles.

L'Adoration des Mages, 1530
triptyque de Jacobino Longo
peintre d'origine d'Alba, Piémont






On s'attarde volontiers devant le chef d'oeuvre qu'est la Vierge de la Miséricorde de 1500 de Hans Clemer.

La salle de la Vierge de la Miséricorde
de Hans Clemer


Cette visite d'un édifice Renaissance remarquablement restauré avec goût nous a donné une idée vivante de la période la plus riche du Marquisat de Saluzzo.

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

L'enchantement lombard continue !
Bon dimanche et amitiés de JC