vendredi 16 février 2024

A l'Hôtel de Caumont, à Aix : Mucha, Maître de l'Art Nouveau, mais pas que

 

En collaboration avec la Fondation Mucha, l'Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence, consacre cette année (jusqu'au 24 Mars 2024) son exposition d'hiver au grand Maître tchèque de l'Art Nouveau, Alfons (ou Alphonse) Mucha, un artiste aux deux visages.

Alfons Mucha
1860-1939

Cet artiste prolifique, révolutionnaire et visionnaire a appliqué son esthétique, reconnaissable entre toutes à de multiples domaines, comme les affiches, la publicité, la décoration intérieure, le théâtre de la Belle Epoque,...


L'Hôtel de Caumont, Centre d'Art situé dans un splendide Hôtel particulier du XVIII° siècle, fournit un écrin exceptionnel à cette très belle exposition consacrée à cet artiste que j'apprécie particulièrement (ici). 

L'Hôtel de Caumont
Aix-en-Provence

Grand escalier de l'Hôtel de Caumont

(Voir ici pour info ma note sur une très belle exposition en 2017 à l'Hôtel de Caumont, consacrée à Marilyn Monroe.)

Voir ici ma note sur l'Art Nouveau et Mucha à Prague.

Illustrateur virtuose et peintre monumental, Mucha fut un artiste parisien reconnu et célébré mais aussi un patriote tchèque convaincu.

Mucha pratiquait aussi la photographie

Lorsque Mucha dessine l'affiche ( tirée à 4000 exemplaires), pour la pièce de théâtre Gismonda interprétée par Sarah Bernhardt, l'oeuvre est très appréciée par l'actrice.


Il y a une véritable rencontre providentielle, dès le 26 décembre 1894, entre Mucha et Sarah Bernhardt, c'est-à-dire entre l'image magnifiée, sublimée qu'elle souhaite donner d'elle-même, et le style de Mucha.

Cette affiche le fait accéder à une véritable reconnaissance, en associant son nom à celui de la "Divine". D'autres affiches suivront.



C'est à travers cette coopération avec la "Divine" Sarah que Mucha pose les jalons d'un style qui marquera toute une époque.


La puissance de sa ligne souligne la sensualité des corps féminins et de leurs drapés voluptueux tandis que leurs chevelures se transforment en arabesques.





Il participe également à nombre de campagnes publicitaires pour des marques : le "style Mucha" fait vendre!



Mais tout parisien qu'il soit, Alfons Mucha n'a jamais quitté sa terre natale, et un évènement va l'y ramener.

Le gouvernement autrichien lui confie la décoration du Pavillon de la Bosnie Herzégovine au sein de l'Exposition Universelle de 1900 et l'artiste en fera un manifeste des aspirations slaves.

Le second visage de Mucha apparait alors au grand jour et c'est un nouveau départ pour l'artiste.

Il réalise que le travail décoratif ne lui apporte pas de réelle satisfaction.

Autoportrait
1899

Son oeuvre bascule alors dans une aspiration plus engagée au service de l'humanité et de la fraternité universelle.

La grande histoire du Peuple Slave

Il décide alors de consacrer le reste de son oeuvre à sa Nation : ce sera l'Epopée Slave, une série de vingt toiles monumentales. Il rentre alors définitivement à Prague.

L'autre vie de Mucha commence, qui va durer trente ans.

En 1918, il dessine les premiers billets de banque et timbres de la jeune République Tchèque. 



En 1931, la Cathédrale St Guy lui commande deux vitraux.



Affichiste prolixe et charmeur, Mucha était aussi un homme nourri de spiritualité et de convictions politiques.

Il adhère avec ferveur à l'émancipation des peuples et peint la souffrance des opprimés, dans un style moins connu du public.

Il infuse désormais dans ses sujets un socialisme sentimental et humaniste.

Le Baiser de la France à la Bohème

Sa fille Jaroslava en jeune fille slave

"Le coeur tchèque"

"La Russie doit se redresser"

"Etude pour femme dans le désert"

Dès l'entrée des troupes allemandes à Prague en 1939, il est arrêté par la Gestapo pour ses idées patriotiques.

Brisé par son incarcération, Alfons Mucha meurt quelques mois plus tard.



Aucun commentaire: