mardi 11 mai 2010

Une histoire de fou(s) : le film "Bedlam" de Mark Robson, 1946

Je viens de visionner un film de Mark Robson, de 1946 : Bedlam, avec Boris Karloff, Anna Lee,...


Une petite merveille, dans le genre "fantastique réaliste".


A Londres au XVIII° siècle, une jeune femme spirituelle et audacieuse s'intéresse aux conditions d'internement inhumaines des malades mentaux au Bethlehem Asylum, Bedlam.


Le directeur de l'établissement, l'effrayant Maître Sims, magistralement interprété par Boris Karloff, va finir par faire enfermer la jeune femme à l'asile. Je ne dévoile pas la suite...

Ce film est une production de la RKO, la prestigieuse compagnie, qui connait son apogée entre 1930 et 1949.


Ce film a été censuré en Angleterre, à cause de sa féroce remise en question des asiles psychiatriques. Il a été inédit en France jusqu'en 1974.


Belles photos, beaux décors, un Boris Karloff qui interprête magnifiquement un directeur d'asile odieux et machiavélique.


Ce film est en fait un plaidoyer fort pour la prise en considération des pensionnaires des asiles, et contre les agissements de personnages haut placés pour faire interner des personnes qui auraient pu leur nuire.


Ce n'est pas un film d'horreur, mais un film plus réaliste qu'il ne semble à première vue, une chronique sombre de l'Histoire.
Un film qui aborde avec maestria des questions essentielles : la vanité et l'égoïsme de la classe gouvernante, la liberté d'expression, l'humanisme, les droits de l'homme, la justice.


Vraiment, un beau film à emprunter dans les médiathèques, et à découvrir.

Ce film s'inspire de la série des 8 peintures de William Hogarth (1697-1767) datant de 1733 et intitulées "A rake's progress", que je traduirais par "L'itinéraire d'un débauché".

Cette série de peintures raconte l'histoire de Tom Rakewell, un jeune homme qui, après avoir hérité de la fortune paternelle, suit le chemin du vice et de la débauche, pour finir par sombrer dans la folie, et être interné à Bedlam. Il y est enfermé avec un musicien, un astronome et un archevêque...
On y voit de jeunes femmes bien comme il faut venir y observer les malades mentaux, et c'était effectivement à l'époque une distraction très prisée en ville.
On peut en voir le détail sur :
http://www.soane.org/rakesprogress.htm
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La question des internements abusifs est-elle encore d'actualité ? Il parait que dans certains pays....

1 commentaire:

Francine a dit…

Intéressant ! mais que d'inquiétude dans votre conclusion. On n'a qu'à bien se tenir ....