Cet opéra en 3 Actes de Giacomo Puccini (Livret de Guelfo Civinni et Carlo Zangarini), d'après la pièce de David Belasco, "The Girl of the Golden West", fut le premier opéra créé au Met il y a 100 ans, le 10 Décembre 1910, avec Caruso sous la direction de Toscanini.
La partition est préfacée d'une citation d'une vieille histoire californienne :
" A cette curieuse époque, des gens venus de Dieu sait où groupèrent leurs forces dans ces lointaines terres de l'Ouest,et, selon la rude loi du camp, oublièrent vite leur véritable nom, combattirent, rirent, jurèrent, tuèrent, aimèrent, et accomplirent leur étonnante destinée d'une façon qui paraîtrait aujourd'hui incroyable.
Nous sommes surs d'une seule chose : ils vécurent."
Puccini décida que son opéra se déroulerait dans cette atmosphère.
En 1907, en effet, Puccini exprimait son "ras-le-bol" d'oeuvres telles que La Bohème, Madame Butterfly, Tosca, et sentait la nécessité de changer de style...
Nous sommes transportés dans l'univers d'un camp minier en 1850, au pied des Cloudy Mountains, en Californie, au temps de la Ruée vers l'Or.
Minnie tient un saloon, La Polka, où les mineurs jouent et boivent.
Le Sherif Jack Rance, lui aussi, y boit et y joue au poker.
Minnie, que tous aiment, respectent et protègent essaye d'organiser une école élémentaire pour les moins évolués...
Survient un étranger, Dick Johnson ...
La succession d'épisodes dans le premier acte, tantôt drôles, tantôt sérieux empêche la monotonie de s'installer.
L'opposition entre le monde des saloons du premier acte et celui de la solitude des montagnes de la sierra californienne des actes suivants montre chez Puccini un sens théatral évident.
Cette belle histoire d'amour sur fond de jalousie et de réglements de comptes atteint son apogée au cours d'une partie de poker où les destins se jouent et se nouent...
Cet opéra présente une richesse orchestrale et harmonique unique chez Puccini. Mais le succès se fait attendre, l'audace de l'écriture et le "happy end" déroutent le public.
L'oeuvre, considérée par Puccini comme son meilleur opéra, tombe peu à peu dans l'oubli.
Il faudra la volonté d'artistes comme Dimitri Mitropoulos et Placido Domingo pour attirer à nouveau l'attention du public et des critiques sur cette oeuvre remarquable.
Cet opéra dénote l'influence de Debussy et de Strauss, tout en laissant la place à quelques thèmes authentiques du Far-West.
La Fille du Far-West rappellait, en 1910, bien entendu, aux Américains une page d'histoire que certains d'entre eux avaient vécu ou dont ils avaient entendu parler par des proches...
Deborah Voigt, soprano, campe magnifiquement, avec force et sensibilité, une Minnie pleine d'allant et d'énergie, incarnant parfaitement cette "femme forte" que tous aiment et respectent, une "femme forte" qui, en elle-même, est bien seule, et qui fond devant cet inconnu au passé trouble, Dick Johnson, qu'incarne avec humanité Marcello Giordani, ténor.
Lucio Gallo, baryton incarne avec réalisme un sherif Jack Rance gagné par la jalousie et le désir de vengeance qui le ronge.
Une épopée grandiose et romanesque servie par des interprètes tous excellents, et un chef d'orchestre particulièrement brillant, Nicola Luisotti .
La diva américaine Deborah Voigt, grand nom de la scène lyrique internationale, nous a offert dans le rôle titre des moments exceptionnels!
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1 commentaire:
J'aurais bien aimé rencontrer à nouveau, même centenaire, la fanciulla del west...mais voilà ce n'était pas la forme.
Amicalement.
JCMEMO
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