mercredi 19 décembre 2012

Photographie : Masao Yamamoto, entre grâce et poésie


Masao Yamamoto, né en 1957 au Japon (à Gamamori), a commencé à étudier la peinture, pour s'orienter vers la photographie, en se spécialisant dans les petits formats.

J'ai eu l'occasion de découvrir et d'admirer un certain nombre de ses petits formats à Paris, lors du Mois de la Photo, à la Galerie Camera Obscura.


Masao Yamamoto en 2009

Voir sa biographie ici .



Ses clichés qui, souvent,  tiennent dans la paume de la main, qui évoquent et mettent au jour des souvenirs, qui "fabriquent" des fragments de mémoire, me touchent, de par leur grâce et leur poésie si particulières.
Son travail ne ressemble à aucun autre!

Pendant 20 ans, Masao Yamamoto a conçu son oeuvre comme un haïku.
Tout d'abord, il a appelé son travail "a box of ku", le mot "ku" voulant dire "vide".


Puis il l'a appelé "nakazora", un terme bouddhiste qui signifie "entre le ciel et la terre", c'est à dire entre la vie et la mort, entre le rêve et la réalité,  dans l'indécision du temps et de l'espace.




Pour ces deux séries, Yamamoto patine ses clichés (par des teintures, du thé), les peint, et également les "use", les vieillit.

Ensuite, il a décidé de changer de direction, et sa nouvelle série porte le nom de "kawa", c'est à dire "la rivière", métaphore de la vie qui passe.
"Kawa" explore les mouvements de la nature, tantôt rapides, tantôt imperceptibles : le courant figé de la neige, le flux des herbes et des nuages, l'immobilité d'un oiseau...




Les images de cette série se référent à la tradition poétique japonaise, et nous portent vers une méditation sur le caractère passager de notre présence dans ce monde.
Ici, les tirages sont de dimension légèrement plus grande et ne portent pas de traces d'usure volontaire.





Masao Yamamoto ne donne ni titre ni date à ses photographies, nous laissant ainsi dans une sorte d'indécision : il nous offre des fragments de vie, des instants indéchiffrables.



Voir ici , pour d'autres clichés.

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Trés beau en effet : un raffinement extrême...
Trés évidemment loin de la photographie telle qu'elle est pratiquée couramment (cela me pousserait presque à piétiner mon numérique...).
Je te souhaite une bonne journée.