dimanche 30 juin 2019

La Villa Ephrussi de Rothschild : un palais de style Renaissance sur la Côte d'Azur



Ayant visité la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-Mer il y a quelques jours, nous ne pouvions pas ne pas nous rendre, malgré la canicule, à la Villa Ephrussi de Rothschild, à Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Cette Villa, appelée aussi Villa Île de France est construite sur un sommet de la presqu'île du Cap Ferrat.


Il s'agit là de l'un des plus beaux Palais de style Renaissance de la Côte d'Azur, construit par la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild entre 1905 et 1912.

Béatrice Ephrussi de Rothschild
1864-1934

Béatrice de Rothschild, ou Mme Maurice Ephrussi était une richissime membre de la famille Rothschild.

En 1883, elle épouse à l'âge de 19 ans le milliardaire russe Maurice Ephrussi, âgé de 34 ans, issu d'une famille juive d'Odessa dont la fortune était liée à l'exportation de blé et aux mouvements bancaires.


Belle, cultivée, intelligente et richissime, Béatrice semblait être par ailleurs une jeune fille d'un caractère difficile, un peu déchaînée, d'une invivable nervosité.

L'union n'est pas heureuse et le couple se sépare en 1904, mais Béatrice, pour des raisons de discrétion gardera le nom Ephrussi.

A la mort de son père, en 1905, elle hérite avec son frère d'une fortune estimée à l'équivalent de 700 millions d'Euros.


Elle collectionne les résidences (à Paris, Avenue Foch, à Monte-Carlo, la Villa Soleil et la Villa Rose de France) et les oeuvres d'art et son goût pour le XVIII° siècle la rapproche des grands collectionneurs de l'époque (Cernuschi, Jacquemart-André, Wallace, Frick)





Elle achète alors 7 ha au Cap Ferrat de terrain rocheux et stérile, pour y construire la villa de ses rêves; elle disputera d'ailleurs cette parcelle au Roi Léopold II de Belgique dont la propriété était mitoyenne...


Cinq années de travaux gigantesques (1907-1912) seront nécessaires pour mener à bien son projet, après que le terrain eut été dynamité, arasé et nivelé.

Elle exige partout la couleur rose dans ce Palais. Elle portait d'ailleurs en permanence des robes à panier rose ...


Elle y fait aménager des jardins à la française, japonais, espagnol, italien, exotique, provençal,...


Elle imposait à ses jardiniers le port d'un béret de marine, se donnant ainsi l'illusion de vivre entourée d'hommes d'équipage sur un paquebot faisant le tour du monde...




Elle fait aménager des volières avec des centaines d'oiseaux dans chacune de ses résidences, et à St Jean-Cap-Ferrat, vit avec deux singes et une mangouste, qui dorment sur un siège style Louis XVI réalisé sur mesure.

Mais Béatrice ne séjournera que très peu dans sa ville Île-de-France, qu'elle délaissera à partir de 1916, à la mort de son mari et la lèguera par testament en 1933 à l'Institut de France.

Elle meurt en 1934, à 69 ans, à Davos, d'une tuberculose pulmonaire galopante.

Jacqueline Manciet a publié en 2011 aux Editions Persée une biographie de Béatrice de Rotschild : La Sphinge.

"On y découvre le destin hors normes d'une femme qui aurait pu suivre le chemin pavé d'or des Rothschild, mais qui a préféré s'en émanciper et suivre sa propre voie.
Elle a exprimé son besoin de création par le rassemblement de créations hors pair, la mise en confrontation des oeuvres et la création d'une villa exceptionnelle."


Cette exceptionnelle Villa-Musée est ouverte au public depuis 1937.
Voir ici et pour plus de détails.

Voir ici l'émission "Des racines et des ailes" du 18/10/2006

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Je suis comblé...Merci !
JC