mercredi 25 novembre 2020

Opéra : un Don Carlos impressionnant à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

 

L'Opéra Royal de Wallonie à Liège a présenté, en retransmission sur Mezzo, samedi dernier, un monument de l'art lyrique, que j'affectionne particulièrement : un Don Carlos de Verdi impressionnant.


Il s'agissait de la version française de 1866 en cinq actes : un spectacle grandiose à tous points de vue!

Une immense fresque de  plus de 4 heures, d'après le drame de Schiller, qui reste aujourd'hui l'une des oeuvres les plus importantes de la production de Verdi : on ne voit pas le temps passer!


Verdi plante, dans un drame historique et politique, des portraits psychologiques d'une rare intensité dramatique.

Dans cette oeuvre, se déploient de façon magistrale amour, passion, jalousie, trahison, religion, inquisition, mort, et rédemption.


On peut y entendre des voix de basses exceptionnelles comme dans le duo sublime de l'Acte IV entre Philippe II et le Grand Inquisiteur.


Tout, dans cette mise en scène, demeure scrupuleusement fidèle à un XVI° siècle historié, et dramatiquement déformé par le prisme de Schiller.







Le chef d'orchestre Paolo Arrivabeni, qui a été directeur musical de l'Opéra Royal de Liège durant une dizaine d'années (ici), a su galvaniser l'orchestre et l'amener à une réussite exemplaire dans cette géniale et "marathonienne" oeuvre de Verdi.


La distribution de très haut niveau n'appelle que des éloges!

Le ténor américain Gregory Kunde campe un Don Carlos de grande classe, tout en nuances: ici.

Gregory Kunde

Le baryton belge Lionel Lhote nous offre un exemplaire Marquis de Posa, témoignant d'une magnifique fibre verdienne : ici.

Lionel Lhote

Le baryton-basse italien Ildebrando D'Arcangelo assume, au travers de sa magnifique tessiture, toutes les ambiguïtés d'un Philippe II otage de ses sentiments et perturbé dans ses ambitions politiques : ici.

Ildebrando D'Arcangelo

La basse italienne Roberto Scandiuzzi, avec son timbre menaçant et sombre, campe un Grand Inquisiteur terrorisant Philippe II à qui il impose toute la puissance de son effrayant pouvoir : ici.

Roberto Scandiuzzi

La soprano Yolanda Auyanet interprète magnifiquement Elisabeth de Valois.

Yolanda Auyanet


La mezzo-soprano américaine Kate Aldricht, interprétant la Princesse Eboli,  a su conserver un côté primesautier dans l'"air du voile", malgré le drame qui se prépare, mais dès la scène du jardin, elle campe de façon touchante une femme soudainement blessée, jalouse et machiavélique.

Kate Aldricht

Son interprétation devient magistrale et émouvante dans les échanges agressifs du IV° Acte : une très belle présence musicale et théâtrale: ici.

En résumé : un spectacle grandiose et magnifique à tous points de vue!

Voir ici ma note sur Don Carlos au Met en 2010.

Voir ici ma note sur Don Carlo à Covent Garden en 2013.

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Prometteur donc ...j'ai enregistré mais pas encore visionné...
Je vais devoir comparer avec le fameux Don Carlos de bastille 2017 (Warlikowski-Jordan) également enregistré ; et sa distribution époustouflante / kaufmann, Yoncheva, Garanca, Tezier, Abdrazakov...
Enregistrement que je conserve précieusement.
Amitiés
Jc