D'ailleurs, lorsque les Dogons veulent s'installer sur un nouvel emplacement, ils commencent par construire une Togu-nà.
C'est le lieu où les anciens du village se retrouvent pour discuter des problèmes de la communauté.
Sa construction doit suivre les rites traditionnels dogons : une construction ouverte comportant 8 piliers (sculptés ou non) et 8 couches de chaume, correspondant aux 8 ancêtres primordiaux.
C'est aussi un lieu de justice coutumier : en cas de conflit, les parties concernées s'y réunissent jusqu'à trouver une solution.
Le toit de la Togu-nà est volontairement très bas. Il empêche ainsi que, emporté par la discussion, un Dogon ne s'échauffe et se lève brusquement : il ne pourrait que se fracasser le crâne!
C'est vraiment un endroit central dans un village ; tout y est discuté : commerce, conflits, etc,...
Des rites de passage peuvent y être opérés, des enseignements donnés.
On peut également y travailler : j'y ai vu des tisserants, bien installés au frais dans la Togu-nà de certains villages de la falaise de Bandiagara...avec vue imprenable.
Les 8 piliers de la Togu-nà sont souvent remarquables.
On y trouve entre autres des représentations sculptées en bas relief du corps féminin, qui s'y épanouit pleinement - bien que ce lieu soit interdit aux femmes . La représentation charnelle, qui est en général discrète dans la statuaire dogon est ici sublimée : formes rondes et démesurées des seins, des hanches, du bassin, qui affirment une présence corporelle envahissante.
Ces sculptures qui nous sont étrangères, lointaines dans le temps et dans l'espace, nous sont en même temps étonnament proches, sensation que j'avais déjà ressenti en visitant les Hogons.
Ces sculptures qui nous sont étrangères, lointaines dans le temps et dans l'espace, nous sont en même temps étonnament proches, sensation que j'avais déjà ressenti en visitant les Hogons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire