vendredi 21 décembre 2012

Opéra depuis le Met : Aïda de Verdi, une oeuvre intimiste.


Le 15 décembre était retransmis, au Kinépolis de Mulhouse, depuis le Met, à New York, Aïda de Verdi.

A priori je n'apprécie guère les péplums, et en particulier pas à l'opéra.
A posteriori, non plus, car je n'ai pas été enthousiasmé par cet Aïda, en tous cas par ses deux premiers actes, malgré une mise en scène grandiose et la magnifique direction d'orchestre de Fabio Luisi!

Mais c'est le style même de cette oeuvre de commande qui suscite mon peu d'enthousiasme : un triangle amoureux qui évolue au milieux des décors fastueux de l'Egypte ancienne.
C'est seulement, vers la fin de l'opéra, lorsque ce triangle amoureux évolue, vers un destin tragique, dans un décor plus intimiste que mon intérêt s'est réveillé!

Aïda au Met

Certes, le Met a monté là une spectaculaire superproduction digne d'Hollywood  et sa machinerie technique a montré sa totale efficacité.
Tout était parfaitement bien réglé, tout d'abord les fameuses trompettes, ensuite les ballets, ensuite le passage des chevaux sur scène, pour finir le défilé de la centaine de guerriers égyptiens sur la grande place de Thèbes. Manquaient peut-être les éléphants...

Mais en fait, Aïda, au delà de son côté "grand spectacle", est une oeuvre intimiste, fort heureusement, où se joue la tragédie de l'amour et du devoir, sur fond de musique nuancée et raffinée : l'enchantement n'arrive, bien tardivement, qu'au III° Acte, mais il est bien là, et culmine dans le duo poignant entre Aïda et Radamès, condamnés à être enterrés vivants.

Ludmyla Monastyrska dans le rôle d' Aïda et Olga Borodina dans celui d' Amnéris sont des découvertes pour moi.

Ludmyla Monastyrska, soprano, née à Kiev, en Ukraine nous a charmé par sa voix ronde, colorée et douce, présentant par moment des intonations plus sombres, qui ont ajouté à la force dramatique de son interprétation d'Aïda.

Ludmyla Monastyrska
Olga Borodina, mezzo-soprano, née à St Petersbourg,  nous a offert une interprétation forte, volontaire, laissant transparaître toute la puissance et la richesse de ses racines russes et de son expérience dans l'interprétation des oeuvres lyriques russes.

Olga Borodina
Quant à Roberto Alagna : une fois de plus, je n'ai pas été transporté par son interprétation peu expressive, sauf dans la dernière scène, poignante...mais peut-être suis-je trop difficile...

Roberto Alagna

En résumé, une soirée mitigée!

Ecoutez ici Ludmyla Monastyrska!

Voir ici la note de JCMemo sur Aïda.

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Nous avons à peu près la même approche sur cette soirée.
Alagna me déçoit de plus en plus : où est passé le beau timbre qu'il avait à ses débuts ? Ses aigüs sont "limite" ! C'était surtout flagrant et pénible dans "Celeste Aïda"...
Bonnes Fêtes..
Ps : je me permet de faire référence à ton post.