vendredi 11 octobre 2019

Emily Carr, une peintre avant-gardiste de l'ouest canadien


Nous aventurant cet été dans l'ouest de l'Ile de Vancouver (Colombie Britannique), en direction de Tofino (voir ma dernière note ici), nous avons tout d'abord fait halte au petit port d'Ucluelet situé sur la côte Pacifique de l'Ile : voir ici.

Ucluelet signifie "Le Peuple du port où on est à l'abri" dans la langue de la Nation Nuu-Chah-Nulth (ou Nootkas) sur le territoire de laquelle il est situé.

Emblème de la Nation Nuu-Chah-Nulth
Le petit port d'Ucluelet

Notre attention a été attirée, dans ce lieu assez reculé, non seulement par les traces des autochtones, mais également par les traces laissée par la peintre Emily Carr lors de son séjour à Ucluelet en 1898.

Elle fut attirée en ce lieu isolé par sa passion pour la culture autochtone, totalement intégrée dans la nature, là "où on s'efforce d'être en contact avec l'infini".


Elle y vint pour dessiner et peindre et y a reçu le nom autochtone de "Klee Wyck" ("Celle qui rit").

Nous voulions en savoir plus sur cette artiste, et nous nous sommes rendus par la suite à Victoria, pour visiter la maison où elle a passé toute sa vie.

Maison d'Emily Carr à
Victoria (Ile de Vancouver)


Emily Carr, née en 1871 à Victoria (Ile de Vancouver, Colombie Britannique) et morte à Victoria en 1945, est une peintre parmi les artistes les plus reconnues du Canada.

Emily Carr
Ses peintures ont pour thèmes principaux les forêts de Colombie Britannique et l'art totémique des autochtones des Premières Nations.




Elle part en France en juillet 1910 et est introduite dans le cercle de Gertrude Stein, Matisse et Picasso et y apprend la peinture.

A Paris, elle apprend les techniques de Signac et des Fauves.


De retour au Canada en 1912, elle s'intéresse au sort des autochtones, dont les territoires ont été récemment occupés par les colons britanniques.


Elle fait alors un grand voyage parmi les Peuples Kwakwaka'wakw, Haida et Tsimshian.

Elle monte peu après une exposition de près de 200 toiles et esquisses pour faire connaitre la culture et les traditions des Premières Nations.

Emily Carr n'avait alors que peu de succès, mais sa carrière repris en 1927, alors que la Galerie Nationale du Canada s'intéressait à l'Art Traditionnel des Autochtones.



Elle participa alors à de nombreuses expositions au Canada, avec l'idée de faire apparaitre des liens entre l'Art Autochtone et celui des peintres modernes du Canada, en liaison avec le Groupe des Sept (ici), sans jamais en avoir fait officiellement partie.

Après 1932, elle se voue aux paysages de forêts, de mer et de montagnes, dans un style avant-gardiste, avec une ligne rythmique et calligraphique.


Son objectif est de donner un sens d'identité nationale aux Canadiens, incluant une certaine spiritualité.


Pendant quelques années, elle peindra des totems, dans un style cubiste, afin de rendre ce qu'elle voit comme une tragédie : la prochaine disparition de l'art autochtone totémique.



Vers la fin de sa vie, elle écrira plusieurs livres autobiographiques, où elle reviendra sur ses expériences auprès des autochtones.




La Galerie d'Art de Vancouver possède une importante collection de ses oeuvres.

Ce fut pour nous une très belle découverte !

2 commentaires:

JCMEMO a dit…

Merci pour cette découverte...même si je ne suis pas , à priori, vraiment enthousiasmé par ces peintures..
Très amicalement à toi
JC

Scheidecker a dit…

On pourrait comparer Emily Carr à une artiste américaine de renom,
à peu près de la même époque, et que l'on peut qualifier
de "moderniste" : Georgia O'Keeffe.

Amitié,
JPS