lundi 3 novembre 2025

Cinéma, un chef-d'oeuvre : "Une bataille après l'autre" de Paul Thomas Anderson

 

Ce film magnifique est une adaptation libre du roman Vineland de Thomas Pynchon publié en 1990 qui explore une Californie utopique mêlant liberté, drogue et rock and roll, tout en évoquant la lutte entre le bien et le mal avec une ironie post-moderne.

 



 

Le film suit Bob, (Leonardo Di Caprio) un ancien révolutionnaire désabusé et paranoïaque vivant en marge avec sa fille Willa (Teyana Taylor), indépendante et pleine de ressources, qui doit affronter son passé quand celle-ci est enlevée par son ennemi juré, le colonel Lockjaw (Sean Penn).

 

Willa (Teyana Taylor)


Lockjaw (un Sean Penn méconnaissable)


Bob remue alors ciel et terre pour la retrouver, affrontant pour la première fois les conséquences de son passé.

Ce film mêle action, comédie noire et drame politique.

Les séquences se déroulant dans l'univers des révolutionnaires avec un Del Toro (Sensei) époustouflant de flegme et de détermination sont remarquablement mises en scène.

Sensei (Del Toro)

Le monde militaire est centralisé sur le personnage de Lockjaw, personnalité grotesque dévorée par ses pulsions contradictoires, ses instincts et ses élans idéologiques.

Ce film décrit un pays qui a perdu toute boussole morale et qui sombre dans une dérive idéologique irréversible.


L'univers des décideurs alt-right, réunis dans une confrérie aussi ridicule que terrifiante et qui n'hésitent pas à utiliser les pires moyens pour conserver une Amérique pure et blanche évoque tristement la situation actuelle outre Atlantique.

Di Caprio est exceptionnel et trouve dans ce film un rôle où il peut mettre en jeu sa formidable énergie et son charisme.

 

Ce film met en évidence la circularité tragique de l'Histoire : Anderson ne raconte rien d'autre que la répétition sisyphéenne du temps politique, où les mêmes batailles doivent être livrées encore et encore.

A travers la relation père-fille, Anderson interroge ce que signifie hériter d'idéaux dans une Amérique qui semble rejeter tout progressisme.

Le film présente avec précision la tendance américaine actuelle à l'Etat policier et à l'hystérie anti-immigrés.

 

Anderson dépeint une Amérique divisée entre les idéaux progressistes et la répression opérée par les suprémacistes blancs. 

Il emprunte les codes du cinéma hollywoodien pour dénoncer les dérives de l'Amérique de Trump. 

Finalement, ce film passionnant investit le terrain commercial pour apporter un propos à la fois profondément humaniste et tout à fait radical.

Voir ici la bande annonce. 

 

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