vendredi 29 janvier 2010

Hommage ému à René Caillé depuis Tombouctou


Me promenant le nez en l'air dans les ruelles étroites et ensablées de Tombouctou, je suis tombé en arrêt devant la maison où vécu un temps René Caillé...Un choc, je l'avoue!

Apprenti boulanger dans les Deux-Sèvres, René Caillé quitte la France à Rochefort pour l'Afrique en 1816. Il ne réalisera son rêve que 11 ans plus tard. Il atteindra Tombouctou le 20 Avril 1828, après avoir connu deux échecs, être rentré en France, avoir été bloqué 5 mois en Côte-d'Ivoire par le scorbut.

Il est déçu de trouver une ville qui tombe en ruines.

Précisons qu'il s'était rendu en Mauritanie en 1824 et 1825 pour apprendre l'arabe et la religion musulmane. Tombouctou est en effet interdite aux chrétiens : il se fera passer pour un humble lettré musulman.

Tombouctou a en effet, au XIX° siècle, alimenté les rêves de plus d'un voyageur : le mythe était nourri par les récits des voyageurs arabes du Moyen-Âge.

Il faut dire également que les Sociétés de Géographie européennes multipliaient les prix pour qui atteindrait la ville mystérieuse. Ceci a sans doute joué pour que René Caillé se lance dans l'aventure.

Les rêves sont encore là au XXI° siècle, mais les conditions de l'aventure sont quand même moins hasardeuses...quoique : nous y étions encadrés par les militaires maliens, pour parer à tout risque d'enlèvement.

Quoiqu'il en soit, René Caillé a aussi des raisons personnelles de vouloir redorer le blason familial : son père, condamné pour vol l'année de sa naissance, meurt en 1808 au bagne de Rochefort...
Mais son retour en France en 1830, après 16 ans d'absence, à travers le Sahara et le Maroc a été un véritable calvaire.

Il reçoit le prix de 10 000F de la Société de Géographie, publie son "Journal d'un voyage à Tombouctou et à Jenné dans l'Afrique Centrale".

Faisant l'objet d'attaques virulantes de la part de détracteurs qui nient même la véracité de son voyage, pourtant avéré, il meurt sur ses terres le 17 Mai 1838, usé par son périple et par des maladies contractées en Afrique.

Il déclarera à la fin de son Journal : "Quoiqu'il en soit, j'avouerais que ces injustes attaques me furent plus sensibles que les maux, les fatigues et les privations que j'avais éprouvés dans l'intérieur de l'Afrique".

2 commentaires:

Francine a dit…

Un vrai plaisir de suivre votre périple aventureux

le promeneur du 68 a dit…

Mon esprit est toujours en train de vagabonder au Mali, et je vous envoie un peu de chaleur de là-bas!