lundi 11 octobre 2010

L'Or du Rhin au Met

Samedi soir, j'ai été vraiment fasciné par la retransmission en live, à Mulhouse, de l" Or du Rhin" de Richard Wagner depuis le Met, à New York.
Un seul acte de 2h30 en quatre scènes.

A vrai dire, je reconnais que j'apprécie de plus en plus Wagner...
...Mais bien entendu, pour moi, il est très loin d'atteindre Verdi, Puccini, Donizzetti.
Cependant, je m'y mets, à force d'entendre différentes interprétations des opéras du cycle du Ring, la Tétralogie : l'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et le Crépuscule des Dieux.

Je ne suis plus rebuté par les symboles, la mythologie nordique complexe, les relations chevelues entre les dieux, les gnomes, les géants et les hommes.
Je n'en apprécie que mieux les différentes mises en scène, les décors...et surtout les voix.
De ces différents points de vue, nous avons étés gâtés ce samedi soir.

Depuis le début des retransmissions Haute Définition en France des Opéras du Met sur Grand Ecran, aucun opéra de Wagner n'avait été programmé.
C'était donc une grande première dans 46 pays!

Nous attendions tout particulièrement ce qu'allait nous offrir le metteur en scène canadien Robert Lepage. Sa production très coûteuse (16 millions de dollars) utilise des moyens techniques impressionnants et des effets spectaculaires qui pourtant s'effacent et permettent de mettre en valeur des voix magnifiques.

Bryn Terfel (baryton-basse) en Wotan est magistral ; ses doutes et ses hésitations ne transparaissent que trop sous sa carapace et et ses fausses certitudes de dieu qui règne, avant les hommes, mais qui succombe à la volonté de puissance et à une cupidité sans limite. C'est sa première interprétation de ce rôle au Met. (photo ci-dessus à droite)

Le ténor Richard Croft nous donne une interprétation très juste de Loge, le dieu du feu, toujours en recul par rapport aux évènements au point de pouvoir prédire la destruction de l'harmonie du monde qui découle de l'inconséquence des autres dieux : tout est rongé par le mensonge, l'ambition et la trahison (photo à gauche).

Eric Owens (baryton-basse) est une révélation en Alberich, le gnome du Niebelheim qui, pour pouvoir dérober l'Or du Rhin aux 3 filles du Rhin, et s'en forger le "Ring" magique, accepte de renoncer à l'amour et à ses plaisirs. C'est une interprétation de grande envergure. (photo ci-dessous à droite)


Le maestro James Levine est formidable...comme à l'accoutumée. Il fête d'ailleurs ses 40 ans de présence au Met. Sous sa houlette, l'orchestre nous a donné une interprétation grandiose de l'Or du Rhin, mais également toute en finesse.

James Levine et Robert Lepage nous ont offert ce samedi 9 octobre 2010 un voyage lyrique magnifique et visionnaire.



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