David Murray, saxophoniste natif de la Côte Ouest des Etats Unis (il est né à Oakland en Californie en 1955) a été plongé tout petit dans le bain musical. Avec une mère pianiste de gospel, un père pasteur et guitariste, il a de qui tenir ; il joue pendant les offices, plusieurs fois par semaine, à la Church of God and Christ.
En 1969 il donne sa première représentation publique à Berkeley. Il est passionné de blues, mais suit des études de musique classique.
Dès 1975 il se consacre au saxophone, est vite reconnu à New York comme l'un des musiciens les plus emblématiques de la "Loft Generation", les héritiers du free jazz à Greenwich Village.
Il monte un groupe qui devient mythique : le World Saxophone Quartet...tout en continuant à créer et à (se) chercher dans différentes directions.
David Murray, musicien brillant, semble en effet être un personnage complexe.
Titulaire de nombreuses récompenses, dont le "Jazzpar Prize" (le Nobel du Jazz), le Grammy Award, un Guggenheim Fellowship, un Bird Award, il continue à explorer de nouveau espaces de liberté : post-free jazz, référence aux racines africaines, exploration de la musique guadeloupéenne...dans le rejet des normes.
Il écrit même un opéra en hommage à Pouchkine, dont le grand père était africain...!
Ce boulimique est en quête d'identité et multiplie les expériences aventureuses : le jazz ou la musique de ses ancêtres ? Les deux!
"The Devil Tried to kill me" qui nous a été offert hier soir à La Filature à Mulhouse, avec le groupe guadeloupéen "The Gwo Ka Masters" est en effet un mix tout à fait intéressant, inattendu et parfait au niveau musicalité, de Jazz et de musique africaine (sans pour autant atteindre à la magie...). Au diable les puristes qui s'en étonneront!
Alors, le "Gwo Ka", qu'est-ce?
C'est un genre musical de la Guadeloupe joué avec des tambours (Ka), né pendant la période de l'esclavage dans les plantations. Ce genre s'affirme maintenant comme la première musique (et danse) de la Guadeloupe.
Ce groupe est servi par de jeunes musiciens talentueux animés d'un feu dévorant, qui se donnent avec sincérité : Klod Kiavue et ses chants envoûtants et François Ladrezeau.
Les envolées de David Murray sont jubilatoires ...et par moment agressives : un lyrisme exarcerbé!
L'ensemble qui, par moments, se laisse aller à une certaine routine, est cependant vraiment vibrant, engagé et énivrant : chaque note, essentielle, clame sa libération.
Ecoutez donc !
http://www.youtube.com/watch?v=wHmMg2HK9_Y&feature=related
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