Samedi 11 Mars 2017, lors de la transmission en live de La Traviata de Verdi depuis le Met, à New York, nous avons été séduits et touchés par la soprano bulgare Sonya Yoncheva et son interprétation magistrale de Violetta!
La mise en scène de Willy Decker était exactement la même que celle de la représentation du 15 avril 2012, lors de laquelle Natalie Dessay interprétait Violetta (Voir ici). Nous étions alors peu enthousiastes à l'issue du spectacle.
Pour Sonya Yoncheva, Violetta, la Dame aux Camélias, est une femme "époustouflante".
Le génie de Verdi lui a en effet écrit des airs virtuoses ou pathétiques, absolument magnifiques, et en particulier lorsque le père de son amant Alfredo vient lui demander de se sacrifier sur l'autel des convenances et de la famille.
Le personnage dont s'est inspiré Verdi, Marie Duplessis, est un être intellectuellement et psychologiquement passionnant.
A l'Acte I, on découvre la courtisane.
Il est rempli d'embûches techniques.
L'Acte II, très long, est centré sur la passion et le sacrifice de l'héroïne.
Il demande tout à la fois une extrême fermeté et une grande fraîcheur.
Voir ici "Amami Alfredo" dans l'Acte II.
L'Acte III, absolument magnifique, nous présente Violetta seule et mourante.
L'interprète doit montrer le dernier épisode de la vie de cette femme, sa mort qui approche et surtout son sentiment d'être abandonnée des hommes et des dieux contre lesquels elle exprime sa colère : musicalement et dramatiquement cela engendre une intensité folle.
Voir ici le bouleversant aria "Addio del passato" de l'Acte III.
Sonya Yoncheva a débuté ses études musicales dans sa ville natale de Plovdiv, puis s'est perfectionnée au conservatoire de Genève.
En 2013, elle a fait ses débuts au Met dans le rôle de Gilda, dans Rigoletto. Voir ici sa biographie.
Elle a chanté La Traviata, pour la seule année 2015 à New York, Zurich, Londres et Berlin.
Sonya Yoncheva |
Sonya Yoncheva réunit magistralement dans son interprétation les "trois voix" qui sont nécessaires aux interprétations musicalement différentes du rôle de Violetta lors des trois actes.
Par contre, nous avons étés relativement déçus par l'interprétation scénique que je qualifierais de 'non habitée' et 'empruntée", du rôle d'Alfredo par le ténor Michael Fabiano, engoncé dans un costume peu seyant dans une grande partie de l'opéra.
Mais sa voix est absolument magnifique, en particulier lors de l'interprétation de la cabaletta "O mio rimorso" dans l'Acte II : ici.
Thomas Hampson, dans le rôle de Germont, le père d'Alfredo, est assez surprenant, d'une rigidité certes imposée par le rôle, mais particulièrement surjouée au point d'en devenir gênante.
Le chef d'orchestre Nicola Luisotti a su donner, comme à son habitude, à l'oeuvre de Verdi toute sa force expressive, sa puissance musicale, sa sensualité et son émotion.
Plus j'écoute La Traviata, plus je suis saisi par la beauté de cette oeuvre, dont je ne me lasse pas.
En résumé, une magnifique soirée!
Voir ici le très bel article enthousiaste de JCMemo.
2 commentaires:
Une fois de plus, même enthousiasme que toi pour cette magnifique représentation...
Cependant nous ne partageons pas ton avis sur la prestation scénique du jeune ténor (32 ans) Fabiano que nous avons trouvée excellente.
Bonne soirée
Amitiés
JC
J'ai oublié de te dire que tout comme toi j'admire et je ne me lasse pas de "La Traviata"
Bonne journée
JC
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