lundi 21 mars 2011

"Correspondances", de Laurence Petit-Jouvet, entre France et Mali

"Correspondances" : un film traversé par la vie et l'espoir, qui m'a beaucoup touché.

Des femmes maliennes de Montreuil (Seine St-Denis), de Bamako et de Kayes (Mali) expriment, par le biais de "correspondances filmées", à des interlocuteurs ou interlocutrices réels ou imaginaires, ce qui fait le sens de leur vie, leurs difficultés au jour le jour, leur déchirement du à la séparation et à la distance, leurs espoirs, leurs doutes, et par dessus tout leur courage formidable.

Sans fioritures, elles nous livrent le fond de leur pensées, et nous font de ce fait ressentir des émotions profondes.

Il y a cette femme mécanicienne bozo, issue d'une lignée de femmes qui se sont construites contre certains codes édictés par les hommes.

Il y a cette jeune femme ayant construit toute sa vie en France en ayant pris ses distances par rapport à sa mère restée au pays, malgré le déchirement.

Il y a ces femmes engagées contre la violence faite aux femmes.

Il y a...il y a...

Quelle authenticité, quelle dignité!

Quel lien extraordinaire entre Montreuil et le Mali, entre la France et l'Afrique nous est ainsi offert par Laurence Petit-Jouvet (forte d'une sensibilité africaine forgée par une enfance au Cameroun) et par ces femmes maliennes formidables, par le biais de l'expérience, et il faut le dire, de l'aventure de ce film.

Car non seulement ces femmes ont été associées étroitement à la réalisation de ce film, tant au Mali qu'à Montreuil, par le biais d'ateliers de création audio-visuels, mais encore, les projections du film sont l'occasion, en particulier en Seine Saint Denis, d'échanges d'expériences et de moments de communication uniques, autour de buffets maliens, avec les associations maliennes, etc,...

C'est comme si ce film, au service des femmes maliennes et de leur parole, avait fait surgir quelque chose que tout le monde semblait attendre.

Une expérience d'humanité : quelque chose de rare et de précieux en cette période difficile et troublée.

Ces "lettres filmées" vont poursuivre leur chemin en France et en Afrique, par le biais du bouche à oreille, portant le message d'espoir, de volonté indomptable, de résistance et de courage de ces femmes simples et magnifiques.

Quelle énergie m'a été transmise en visionnant ce film!
Car c'est de nous tous que ces femmes parlent!

Parole d'une femme malienne (auteure d'une "lettre filmée"), à la réalisatrice, Laurence Petit-Jouvet :
"Tu ne peux pas savoir quel plaisir c'était pour moi!
Bravo pour ton film qui était léger comme une plume au vol, qui pourtant parle de choses difficiles, lourdes.
Du coup, tu nous as allégées..."

J'ai bien perçu, sur le terrain, lors de mes voyages au Mali, combien la femme était le pivot et l'avenir de la société africaine.
Ce film simple, poignant, vrai, m'en apporte, s'il en était besoin, la confirmation!

Merci à Laurence Petit-Jouvet et à toutes les maliennes qui ont participé à cette aventure.

NB : ce film ne passe à Paris, en ce moment, que dans une seule salle : l'Espace St Michel, Place St Michel, au Quartier Latin.
Voir :

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

Encore une chance de pouvoir le voir ; une seule salle à Paris (et peut-être le dernier jour) comme cela arrive trop souvent pour beaucoup de films autrement intéressants que...
Cordialemnt