samedi 26 décembre 2009

La parenté à plaisanterie au Burkina et au Mali

Au Burkina-Faso et au Mali, la "parenté à plaisanterie" pimente la vie quotidienne des gens.

On appelle cela sinankunya au Mali , rakiré chez les Mossis du Burkina Faso.

Il s'agit de railleries codifiées entre des membres d'ethnies alliées.

Et ce, au quotidien : au bureau, dans la rue, dans les champs, dans les transports, en famille, entre employés et patrons,...

Il s'agit de faire semblant de créer un conflit avec un membre d'une ethnie avec laquelle une alliance a été établie. C'est une sorte de pacte qui permet de s'"insulter", de s'"agresser" dans une joute verbale contrôlée . Il n'y a pas de risque de dérapage, et cela permet de dénouer les conflits, en créant un exutoire codifié et une détente dans le groupe, à base d'humour.


Cela permet aussi aux deux protagonistes de régler leurs comptes de façon détournée.
A condition de ne jamais utiliser le mot "bâtard", par exemple!
Il y a là aussi des références humoristiques sous-jacentes à des conflits qui ont pu opposer leurs ancêtres.
En tout cas, il s'agit d'un facteur de décrispation sociale indéniable!

Au Mali, l'exemple le plus célèbre est l'alliance qui lie les Dogons et les Bozos : les gens rivalisent d'inventivité pour trouver des insultes originales et drôles.

Pour un non initié, ce genre de scène peut apparaître inquiétant : deux personnes s'invectivent avec violence, pouvant laisser croire que l'altercation va dégénérer avec violence ; souvent il n'en est rien. C'est le contraire qui se produit, et le public, amusé, sait à quoi s'en tenir.

Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre de l'Afrique, n'est-il pas vrai?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai bien envie d'essayer ..... dans mon entourage