samedi 2 juillet 2011

Dans les pas des 40 000 soldats de Napoléon, au Col du Grand Saint-Bernard

Dés le départ de notre randonnée de St Maurice (Suisse) à Aoste (Italie), nous mettions nos pas - 211 ans plus tard - dans les pas des 40 000 soldats de l'armée de réserve de Napoléon Bonaparte qui franchirent le Col du Grand St Bernard (2473m) le 23 Mai 1800, épisode qui marqua le début de la seconde campagne d'Italie.

La situation des armées françaises n'est alors pas brillante : les autrichiens assiègent à Gênes Masséna dont l'armée est décimée par les combats, la famine et les épidémies.

Le général autrichien Melas coupe l'armée française en deux, repoussant Suchet derrière le Var.

Le 18 Mai 1800, Bonaparte quitte Martigny et se met en route vers le Grand Saint Bernard.

Le 20 mai, monté sur une mule, et non pas sur le fier destrier tel que peint ci-dessus par David, et escorté par un guide, il gravit les sentiers escarpés vers le col.

Du 15 au 23 Mai, les 40 000 hommes gravissent la montagne avec difficulté et acheminent des tonnes de matériels, en particulier les canons logés dans des troncs d'arbres évidés pour en faciliter le transport.

Ils sont aidés en cela par la population locale (qui ne reçut jamais les indemnités promises...).

Bonaparte indique : "Nous luttons contre la glace, la neige, les tourmentes et les avalanches. Le Saint-Bernard, étonné de voir tant de monde le franchir si brusquement, nous oppose quelques résistances".


Bonaparte, en faisant passer ses hommes par le Col du Grand St Bernard, espère ainsi prendre par surprise l'armée autrichienne de ce fait divisée, occupée qu'elle est sur deux théatres d'opération.

Au même moment, le corps du général Moncey franchit le Saint-Gothard
et celui du général Tureau, le col de Montgenèvre.

Mais le 13 Juin, Bonaparte a encore du mal à localiser le gros de l'armée ennemie.

La bataille a finalement lieu le 14 juin (25 Prairial An VIII), à 8h du matin, près du petit village de Spinetta Marengo, dans le Piémont, à 70 km au nord de Gênes.

Pour l'armée française, attaquée par surprise, mal préparée, et...mal réveillée, l'affaire n'est pas loin de tourner au désastre, et les autrichiens considèrent déjà la victoire comme acquise.

Bonaparte envoie alors une missive en catastrophe au général Desaix :"Je croyais attaquer l'ennemi, il m'a prévenu! Revenez, au nom de Dieu, si vous le pouvez encore!

Desaix, en effet, avait été envoyé en éclaireur avec 7000 hommes repérer ailleurs l'armée autrichienne....difficile à localiser.



Desaix, s'inquiétant à juste titre pour son chef, qu'il admire, et, contrevenant aux ordres initialement reçus, se porte fort heureusement au secours de Bonaparte, créant un nouvel effet de surprise, qui offre de justesse la victoire au Premier Consul.

Cette victoire permit de conclure la guerre en cours entre la France et l'Autriche

Desaix sera tué, lors de cette bataille de Marengo, d'une balle en plein coeur.

Dès le mois de juin 1800, Bonaparte décide alors de faire ériger un tombeau à sa mémoire à l'Hospice du Grand Saint Bernard, bien que Desaix n'y soit jamais passé avec ses soldats.

Il avait en effet été très impressionné par le passage du Col et par l'Hospice où il avait séjourné et avait décidé d'y faire déposer les restes de son ami et sauveur.

Le corps du jeune général, demeuré à Milan depuis 1800 fut inhumé à l' Hospice du Grand Saint Bernard en 1805 en présence du général Berthier représentant l'Empereur.

Un monument du sculpteur Jean-Guillaume Moitte fut installé dans la chapelle de l'Hospice en 1806, puis déplacé à son emplacement actuel, au pied de l'escalier central, en 1829 en tant que cénotaphe (monument funéraire qui ne contient pas de corps).

Desaix repose anonymement dans la chapelle de l'Hospice du Grand Saint-Bernard, sous l'autel consacré à Sainte Faustine.



Voir ci-dessous la photo du monument à Desaix, au pied de l'escalier central de l'Hospice, tel que nous avons pu l'admirer

1 commentaire:

JCMEMO a dit…

J'ai apprécié : je connais maintenant presque tout sur le début de la campagne d'Italie et j'ai eu l'impression d'assister, quasiment en direct à la bataille de Marengo...
Bravo et bon dimanche.
Amicalement.