Nous avons assisté le 16 février, au Kinépolis de Mulhouse, à la retransmission depuis le Met, à New York, d'un Rigoletto de Verdi totalement anachronique.
Le choix du metteur en scène, Michael Mayer, de transporter le drame de Rigoletto de la Cour de Mantoue au coeur du Nevada, dans un casino de Las Vegas est pour le moins surprenant, bien que techniquement parfait, si on accepte son parti pris.
Il faut dire que Michael Mayer, après avoir fait ses classes à Broadway, avait les capacités de transposer la dramatique action de Rigoletto dans l'empire du jeu, du spectacle et des excès en tous genres : la scintillante et étourdissante Las Vegas.
Michael Mayer |
Mais ce parti pris est pour le moins discutable, appliqué à Rigoletto!
Il a atténué, et fait perdre à ce magnifique opéra de Verdi tous les éléments qui contribuent à la construction, au développement et à la fin de ce drame extraordinaire.
Les décors distraient à coup sûr du drame qui se déroule sous nos yeux.
Certes, le French Cancan est bien mené...mais où sommes nous ?
Le Duc de Mantoue en animateur de Casino... |
Il faut bien accepter que Monterone soit déguisé en émir du Golfe.
Il faut bien accepter que Rigoletto, qui ne boite plus et n'est plus difforme, soit revêtu d'une gabardine à l'instar de l'inspecteur Colombo...
..mais que la scène finale, la plus poignante de ce splendide opéra se déroule quasiment dans le coffre entr'ouvert d'une vieille Cadillac, non, mille fois non!
Je suis un 'fan' de Rigoletto, et j'ai été déçu.
Cette mise en scène a réussi à faire que je sois beaucoup moins présent pour apprécier à leur juste valeur les excellents interprètes, tous inconnus de moi :
Piotr Beczala en Duc de Mantoue...et directeur de Casino:
Piotr Beczala |
Diana Damrau en Gilda:
Diana Damrau |
Zeljko Lucic en Rigoletto:
Zelco Lucic |
Stefan Koćan en Sparafucile
Excellent Chef d'Orchestre en la personne de Michele Mariotti.
En bref, je fus distrait du début à la fin de cet opéra que j'aime tant par cette mise en scène tapageuse, brillante et totalement anachronique, au point de ne pouvoir apprécier ni la formidable musique de Verdi, ni le jeu excellent des interprètes ...
Une scène du duo poignant entre Rigoletto et sa fille Gilda, dans l'Acte I, ici , que nous pouvons cependant savourer, dans un court épisode où le décor se fait fort heureusement oublier !
Voir ici la note de JCMemo sur cet opéra!
1 commentaire:
Je crois que tu es encore plus sévère que moi sur la mise en scène..
Curieusement la dernière scène m'a semblé la meilleure de cette production tout de même remarquable vocalement.
A noter que Damrau (cf le Comte Ory du Met) sera Traviata, la saison prochaine à l'Opéra de Paris, dans une production de Benoit Jacquot (le magnifique Werther de la Bastille avec Kaufman)
Bon séjourà Lisbonne..
Amitiés
Ce soir Parsifal (me fait un peu peur...)
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